Pendant le mois du Ramadan, nombreuses sont les femmes qui font du commerce le long des voies publiques. C’est le cas aux alentours du marché de fruits et légumes de Bobo-Dioulasso où nous avons rencontré Aminata Angelina Sory et Awa Dao. Toutes vendeuses de galettes et Alima Toé vendeuse occasionnelle de beignets.
Le commerce, principale source de revenu pour la plupart des ménages, est pratiqué par de nombreuses femmes surtout pendant cette période du Ramadan. Parmi ces femmes, Aminata Angelina Sory. La quarantaine bien sonnée cette mère d’un enfant excelle dans la vente de galettes faites à base de petit mil. Elle dit avoir commencé ce métier à 12 ans auprès de sa grand-mère et par la suite avec sa mère. «Il y a de cela 32 ans que j’exerce ce commerce», a-t-elle affirmé. En ce mois du Ramadan, le choix de nombreux jeûneurs se porte sur les galettes. Ce qui permet à Aminata d’engranger des bénéfices si bien qu’elle arrive à subvenir à ses besoins.
Le mil, l’huile et le sucre plus coûteux
Comme dans toute activité humaine, l’on rencontre souvent des difficultés. Aminata nous fait part des embarras de son domaine tels que : le prix et la qualité du mil. «Avant, le prix du sac variait entre 15 000 francs CFA et 17 000 francs CFA. Mais de nos jours, nous constatons une hausse de ces prix à 31 000 francs CFA». En ce qui concerne la qualité du petit mil, elle nous fait comprendre que « souvent, ces sacs de mil contiennent de petits cailloux». Et souvent la quantité est telle qu’elle se demande si cela n’est pas «expressément fait» par les vendeurs afin d’augmenter le poids du sac. Autres difficultés qu’elle rencontre dans cette activité, est l’augmentation du prix de l’huile et du sucre. En raison de ce qui précède, Aminata Sory ne pourrait vendre qu’à 25 francs CFA l’unité.
Contrairement à elle, depuis 2008 Awa Dao vend de la galette faite à base de riz. La quarantaine révolue, elle est mère de six enfants. À travers les retombées de son commerce, Awa atteste qu’elle «arrive à contribuer à certaines dépenses de la famille ainsi qu’à la scolarisation de ses enfants». Tout comme Aminata, Awa affirme avoir beaucoup de bénéfice à travers la vente de ses galettes de riz en ce mois du ramadan par rapport aux autres périodes de l’année. À l’écouter, «mes galettes ne se font pas avec le riz importé, mais plutôt le local» disponible à proximité de l’usine SOFITEX Bobo III. Elle dit rencontrer des difficultés à l’instar de la précédente. Au nombre de ces difficultés, il y a le manque de la matière première, le riz local. Ce qui entraine par ricochet l’augmentation du prix d’achat. Elle évoque également la hausse du prix de l’huile et du sucre, car «je n’utilise rien qu’une huile de bonne qualité produite ici au Burkina Faso», dit-elle.
Cependant, Alima Toé, la trentaine et mère de cinq enfants, est vendeuse de gâteau et s’adonne à la vente de beignets de haricot pendant le mois du Ramadan depuis six ans. Car pour elle, «à cette période, la demande en beignets dépasse de loin celle des gâteaux. Ce qui est plus rentable». Avec ces bénéfices, Toé dit être en mesure de pourvoir à la plupart de ses besoins. Néanmoins, la difficulté majeure qu’elle rencontre est de faire face au prix du haricot estimé à «huit cent cinquante francs CFA la grosse boîte de pâte de tomate» qui, autrefois, était vendu entre «cinq cents et Six cents francs CFA».
Norrockom Edwige KAM
Yéli Valentine KAM/Stagiaires