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TAC Burkina/Côte d’Ivoire: dees avancées qui cachent mal des défis


Le Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre le Burkina et la Côte d’Ivoire se tient cette année à Ouagadougou, du 27 au 31 juillet 2019. Cette initiative est à sa 8e édition et elle se tient de manière  rotative entre les deux pays. L’on peut d’abord rendre hommage à tous ceux qui ont eu la vision de la porter sur les fonts baptismaux, en occurrence les anciens présidents Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré. Il faut, toutefois, apporter la précision qu’avant eux, peu après les indépendances des deux pays, Houphouët Boigny et Maurice Yaméogo avaient en projet de fusionner les deux pays pour en faire un. Maurice Yaméogo en avait pris pour son grade de la part de ses opposants, pour avoir osé entretenir une telle idée.L’on peut, en outre, se réjouir que le TAC ait résisté aux changements respectifs de régimes politiques que les deux pays ont connus. En effet, après Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré, leurs successeurs respectifs, Alassane Dramane Ouattara et Roch Marc Christian Kaboré, ont mis un point d’honneur à perpétuer l’œuvre et cela, malgré le fait que la chute de Blaise Compaoré, dans les circonstances que l’on sait, a irrité, peut-on dire, du côté de la lagune Ebrié. C’est la preuve, s’il en est encore besoin, que le TAC transcende les humeurs des présidents. Et c’est heureux pour les peuples des deux pays. Et pour étayer cette thèse, il suffit d’énumérer quelques avancées réalisées dans le cadre du TAC. En premier lieu, l’on peut citer le domaine de l’énergie. En effet, grâce au TAC, le Burkina a pu atténuer la grave crise énergétique à laquelle il est en proie depuis bien des années. La puissance moyenne importée de janvier à avril 2019, est de 65Mw. Deuxièmement, l’on peut évoquer le cas des infrastructures routières et ferroviaires. Un gros effort est fait des deux côtés pour permettre de relier les deux capitales par une autoroute.

Il faut avoir le courage d’aller ensemble jusqu’au bout de l’aventure

 En Côte d’Ivoire, les choses sont très avancées.  Côté Burkina, le processus de recrutement du prestataire pour la réalisation des études du tronçon Bobo-Dioulasso-Banfora-frontière Côte d’Ivoire de l’autoroute, est terminé. Troisièmement, et là on aborde le volet diplomatique du TAC, cet instrument, il faut le dire, a été d’un grand apport pour désamorcer la bombe que représentait l’occupation illégale de la forêt classée du Mont Peko, par des Burkinabè. L’on peut aussi mettre à l’actif du TAC, de façon générale, la décrispation diplomatique qui règne aujourd’hui entre les deux pays. Pour terminer, l’on peut parler de la mise en place du forum des hommes d’affaires des deux pays. Ce cadre est en train d’impulser une dynamique dans les échanges entre les deux pays. Bref, il serait fastidieux de faire le point exhaustif des réalisations faites ou en cours d’exécution dans le cadre du TAC. Mais l’on peut retenir que cet instrument profite aux deux pays. Et ce bel exemple de coopération, à l’image de ce qui se passe en Europe entre l’Allemagne et la France, peut aider à tracer les sillons d’une vraie intégration des peuples. Si le TAC n’existait donc pas, il aurait fallu le créer. Maintenant que c’est chose faite, il faut avoir le courage d’aller ensemble jusqu’au bout de l’aventure. Et cela passe par l’impérieuse nécessité de relever quelques défis. L’un d’eux est incontestablement la libre circulation des personnes et des biens. Il est vrai, des efforts sont faits pour assurer la fluidité du trafic, mais il faut reconnaître que beaucoup de choses restent à faire pour soulager la souffrance des populations aux frontières des deux pays. A ce niveau, les rackets sont devenus systématiques et à ciel ouvert. Il faut absolument sévir contre les agents qui se livrent à de telles pratiques. A cette lutte pour vaincre le phénomène, les deux Etats doivent travailler à impliquer les populations. Il faut donc aller au-delà des textes si tant est que la libre circulation des personnes et des biens est prise au sérieux par les autorités des deux pays.  L’autre défi à relever, c’est le chemin de fer. Apparemment, les choses piétinent aussi bien en Côte d’Ivoire qu’au Burkina. Or, tout le monde sait ce que représente ce moyen de transport pour le développement d’un pays. Il faut donc prendre à bras-le- corps ce chantier pour que, dans les meilleurs délais, les populations puissent bénéficier des avantages du rail. Le choix donc du partenaire est très important. Pour nous résumer,   l’on peut dire que le TAC a réalisé de grandes avancées mais celles-ci cachent mal des défis. Et le fait de le reconnaître et d’en prendre conscience, constitue un début de solution.

Sidzabda/ Le journal le Pays

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