La Conférence intergouvernementale spéciale sur la condition du personnel enseignant, prenant note des recommandations concernant divers aspects de la formation et de la condition du personnel enseignant primaire et secondaire, adoptées par la Conférence internationale de l’instruction publique convoquée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et le Bureau international d’éducation, ainsi que de la recommandation concernant l’enseignement technique et professionnel adoptée en 1962 par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, a recommandé entre autres au titre des Recommandations OIT / UNESCO du 5 octobre 1966 concernant la condition du personnel enseignant ceci : « Il convient de reconnaître que les organisations d’enseignants peuvent contribuer grandement au progrès de l’éducation et qu’en conséquence elles devraient être associées à l’élaboration de la politique scolaire. » Cette recommande fait allusion à la participation de toutes les organisations [ syndicales] des enseignants aux activités scolaires
Dans cette dynamique, et à l’heure où l’éducation traverse diverses phases de changement pour s’adapter aux nouvelles exigences du moment, la consultation avec les syndicats des enseignants par les autorités éducatives à tous les niveaux de la chaîne d’éducation s’avère indispensable. Si l’on peut globalement apprécier la démarche qui est entreprise au niveau du Burkina Faso, tendant à requérir la participation des organisations syndicales des enseignants à la prise de décisions, il reste à noter que certains directeurs centraux du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation jouent à un jeu très dangereux, à savoir la préférence syndicale. Qu’est-ce que le jeu de la préférence syndicale ? C’est le fait pour certains directeurs centraux et même déconcentrés du MENA, d’associer chaque fois qu’ils ont une activité éducative, uniquement quelques syndicats, ceux avec lesquels ces directeurs ont des affinités, de la préférence. Cela n’aide personne: ni au système, ni à la politique éducative, encore moins à l’autorité éducative, si ce n’est de cultiver une bonne pépinière de suspicion, de méfiance et zizanie au niveau des organisations syndicales. La plupart du temps, ce sont les mêmes syndicats qui s’engagent dans un accompagnement aveugle, au regard de la proximité et de l’affinité, incapables d’exercer leur influence sur les politiques et les réformes éducatives. Certes, il y a beaucoup de syndicats au MENA, certains sont même vides de contenu, c’est-à dire, n’ont ni militants, ni siège, ni vision, ni stratégies, mais à l’absence de critères objectifs de hiérarchisation, aucun directeur central ne peut justifier le « jeu de préférence syndicale »