WangYi , Ministre chinois des Affaires étrangères

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, se rend à nouveau sur le continent africain pour donner le coup d’envoi des activités diplomatiques de la Chine en cette nouvelle année. Cette fois-ci, les pays à visiter sont la Namibie, la République du Congo, le Tchad et le Nigeria. Cette visite du ministre chinois des Affaires étrangères, qui se poursuit depuis 35 ans, n’est pas seulement un rituel annuel d’assurance que la coopération entre la Chine et l’Afrique reste au maximum, mais surtout, pour donner un élan et consolider les relations existantes.

Au fil des ans, chacune de ces visites a abordé les principaux défis auxquels la Chine et le continent africain sont confrontés, en s’appuyant sur divers aspects de leur partenariat et de leur coopération profondément enracinés, qui restent aujourd’hui sans précédent dans les relations internationales contemporaines.

Cette visite particulière est très importante pour le continent africain, compte tenu du fait que le Sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), qui s’est tenu à Pékin en septembre dernier, a marqué trois autres années au cours desquelles le Plan d’action et toutes les obligations convenues commenceront à se manifester dans un esprit de sincérité, résultats réels, amitié et bonne foi.

Comme l’a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, « l’objectif de la visite est de mettre en œuvre les résultats du Forum sur la coopération sino-africaine du Sommet de Beijing et d’approfondir la coopération pratique dans tous les domaines pour une croissance durable et substantielle des relations sino-africaines ».

La question demeure maintenant : quelles sont les questions à discuter et à prioriser à partir de cette année après la visite de Wang ? Ce n’est pas tiré par les cheveux

Le plus important de ces problèmes sera la modernisation, que le président chinois Xi Jinping, dans son discours de bienvenue lors de la dernière réunion du FCSA, considère comme un « droit inaliénable de tous les pays ». En conséquence, ce n’est que par la modernisation que les injustices historiques seront réparées et qu’un nouveau chapitre s’ouvrira dans la volonté de la Chine et de l’Afrique d’aboutir à une communauté de destin pour l’humanité.

La réduction de la pauvreté en Afrique sera également abordée. Par rapport à d’autres régions du monde, l’Afrique a le taux le plus élevé d’extrême pauvreté. Si l’on utilise un seuil de pauvreté de 1,90 dollar par jour, le taux d’extrême pauvreté en Afrique est estimé à environ 35,5 %. La pauvreté a de nombreuses causes, qui se renforcent mutuellement. En Afrique, les facteurs qui y contribuent comprennent l’insuffisance des infrastructures, l’inégalité des revenus, le manque d’accès à l’eau potable, les taux de chômage élevés, les possibilités d’éducation limitées, l’insuffisance des soins de santé, l’instabilité économique, les mauvaises politiques économiques et l’inefficacité du leadership et de la gouvernance.

Selon la Déclaration de Beijing, la Chine et l’Afrique sont sur le point de construire conjointement une communauté de destin sino-africaine de haut niveau, prête à approfondir le partage d’expériences dans des domaines tels que la modernisation et la réduction de la pauvreté. En ce sens, les réunions de Wang dans ces pays seront considérablement axées sur la réduction de la pauvreté en Afrique.

L’un des points centraux des discussions de M. Wang au cours de cette visite devrait être le rôle de la Chine dans le développement et l’amélioration des infrastructures de l’Afrique, un défi crucial pour le progrès du continent. La Banque africaine de développement (BAD) estime que l’Afrique a besoin de 130 à 170 milliards de dollars par an pour le financement des infrastructures. À l’heure actuelle, le financement ne s’élève qu’à entre 68 et 108 milliards de dollars par an. Depuis la création du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), la Chine a réalisé des investissements substantiels dans le développement des infrastructures en Afrique.

À ce jour, il a promis plus de 170 milliards de dollars de subventions et de prêts pour des projets d’infrastructure dans divers pays africains, ce qui est évident dans de nombreux pays à travers le continent. Il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, l’Afrique est la première destination de la Chine en matière de développement des infrastructures, et l’initiative « Belt and Road » reste la boussole pour la construction et la modernisation des infrastructures de l’Afrique.

Je ne peux pas terminer cet article sans mettre en évidence un important domaine de convergence entre la Chine et l’Afrique, qui a été au cœur et dans l’intérêt des deux parties, à savoir défendre et pratiquer fermement un véritable multilatéralisme. Compte tenu des turbulences et de la transformation mondiales en cours, la visite du ministre chinois des Affaires étrangères n’hésitera pas à apporter des assurances de l’engagement de la Chine en faveur du multilatéralisme contre l’unilatéralisme, les pratiques d’intimidation et le pseudo-multilatéralisme sous toutes ses formes dans le monde.

Il obtiendra également des engagements des pays visités et de l’Afrique dans son ensemble en faveur de résultats gagnant-gagnant, de la paix mondiale, du bénéfice mutuel, du développement commun et de la contribution à la résolution des défis mondiaux pour le plus grand bénéfice des peuples.

Article rédigé par le professeur Efem N. Ubi,
Professeur de relations internationales/études stratégiques et d’études sino-africaines,
Directeur d’études à l’Institut nigérian des affaires internationales
Professeur invité distingué à l’Institut d’études africaines de l’Université normale du Zhejiang.

NDRL:
La version originale de cet article est en anglais. Cette version française a été traduite de l’anglais et mise en ligne par Jérôme KABORE