Le 15 août 2025 marque un tournant diplomatique. Le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine se sont rencontrés à la base interarmes Elmendorf-Richardson pour évoquer la guerre en Ukraine, au cœur d’un sommet bilatéral sous haute tension. Il s’agit de leur premier face-à-face depuis 2019, dans un lieu chargé d’histoire — l’Alaska, ancien territoire russe
Une réunion sous haute tension
Cette rencontre très attendue focalise l’attention internationale. Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy et les dirigeants européens ont exprimé leur inquiétude : craignent que des décisions soient prises « sans l’Ukraine », compromettant ainsi la légitimité d’un futur accord
Trump, accentuant sa posture de médiateur, a insisté sur son intention de faciliter un cessez-le-feu rapide, tout en soulignant qu’il ne dicterait pas les termes à l’Ukraine.
Il a également laissé entendre que des garanties de sécurité hors du cadre de l’OTAN pourraient être envisagées pour Kyiv
Poutine sur la défensive, l’Ukraine absente
Malgré la réunion, les combats se poursuivent. Paris, Berlin, Londres et d’autres capitales européennes rappellent que toute paix juste doit respecter la souveraineté ukrainienne — et que l’Ukraine doit être partie prenante des négociations
Poutine, quant à lui, a saisi l’occasion pour présenter une posture prudente : soulignant les efforts « sincères » des États-Unis pour la paix, il a évoqué des discussions élargies incluant la coopération économique et, potentiellement, le contrôle des armements nucléaires
Déclarations marquantes et portée symbolique
Le sommet a été riche en symboles. Une poignée de main historique a eu lieu sur le tarmac, suivie d’un court trajet commun des deux présidents dans la limousine présidentielle américaine — un moment largement commenté en raison de son caractère inhabituel
Trump a menacé d’imposer de nouvelles sanctions, notamment contre les géants énergétiques russes comme Lukoil ou Rosneft, si aucun progrès n’était fait
Quel avenir pour un second sommet ?
Les observateurs restent prudents. Un accord ambitieux est improbable à court terme, mais la possibilité d’un deuxième sommet, incluant Zelenskyy et les dirigeants européens, est évoquée
Zelenskyy a déjà réagi depuis Kiev et Londres, martelant que « les décisions ne peuvent pas être prises contre nous, sans nous »
Ce sommet en Alaska, encadré par des enjeux géopolitiques majeurs, ouvre une page incertaine dans la diplomatie mondiale. Entre tentatives de médiation audacieuses, méfiance entre alliés et exigences légitimes de l’Ukraine, l’équilibre reste fragile. Reste à voir si cette rencontre sera un prélude à une paix réelle ou une simple parenthèse symbolique dans une guerre qui perdure.
Aristide ZONGO