Un an après la perte de son épouse bien-aimée, affectueusement surnommée « maman Blanche », le pasteur congolais Marcello Tunasi s’apprête à tourner une nouvelle page de sa vie en célébrant son remariage ce samedi à Bruxelles. Une décision personnelle et spirituelle, mais loin de faire l’unanimité dans la sphère chrétienne évangélique.
Ce qui aurait pu rester une cérémonie discrète s’est transformé en véritable affaire publique. Réseaux sociaux, forums religieux, prises de position tranchées : la communauté chrétienne francophone est en ébullition.
C’est le pasteur ivoirien Camille Makosso, connu pour ses sorties tonitruantes, qui a allumé la mèche en publiant une défense passionnée de Marcello Tunasi. Dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, il n’a pas mâché ses mots :
« Aucune femme morte ne veut voir son mari triste et célibataire… Si vous êtes tant fâchés, allez ressusciter maman Blanche ! »
Au-delà de la provocation, Makosso livre une lecture théologique et stratégique du mariage pastoral. Selon lui, le choix de Marcello n’est ni précipité, ni charnel, mais guidé par une révélation divine :
« Après le décès de maman Blanche, trois mois après, Esther a reçu la visitation de l’ange de l’Éternel… C’est Dieu lui-même qui l’a envoyée. »
Dans son long plaidoyer, Makosso insiste : un homme de Dieu comme Marcello Tunasi, leader spirituel, mentor, homme public, ne peut rester veuf trop longtemps sans mettre en péril son ministère et son intégrité :
« Un pasteur qui côtoie des hommes politiques, des femmes d’affaires… célibataire pendant plus d’un an ? C’est ouvrir la porte aux scandales ! »
Il rappelle également que, selon certaines traditions juives ou prescriptions bibliques, un leader spirituel doit être marié, pour éviter l’isolement et préserver l’ordre dans la communauté : « Lorsqu’il aura un AVC, qui viendra le soutenir ? Il faut une femme ! »
Mais derrière la défense de Makosso, une question plus large se dessine : les pasteurs ont-ils le droit au bonheur personnel après le deuil ? Où doivent-ils incarner un idéal sacrificiel, au risque de leur équilibre mental et spirituel ?
Certains fidèles crient à la trahison de la mémoire de maman Blanche. D’autres saluent le courage de Marcello, qui refuse de sombrer dans la solitude, et choisit de continuer sa mission avec une nouvelle compagne à ses côtés.
Pour Makosso, le débat est clos : ce mariage serait prophétique, voulu de Dieu. S’attaquer à cette union serait donc, selon lui, s’attirer la colère divine :
« Il existe des mariages qu’on n’attaque pas. Si vous vous y opposez, Dieu détruit le vôtre et vous jette dans le célibat à vie. » netafrique.net