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Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Une proposition de « plan B » secoue le parti de Laurent Gbagbo


À moins de trois mois du scrutin, la lettre de Don Mello fait vaciller l’unité du PPA-CI de Laurent Gbagbo.

À mesure que l’échéance présidentielle du 12 octobre 2025 approche, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) est secoué par une polémique interne d’envergure. Au centre de cette tempête : une lettre signée Ahoua Don Mello, ancien ministre et cadre influent du parti, proposant une stratégie alternative dans le cas où Laurent Gbagbo se verrait empêché de concourir.

Confirmée ce week-end à RFI par son auteur, la lettre suggère le dépôt de deux à trois candidatures de précaution. Objectif : éviter une disqualification totale du PPA-CI si la radiation de Gbagbo des listes électorales – consécutive à sa condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire de la BCEAO – devait être maintenue.

« Ce n’est pas un plan de substitution, mais de sauvegarde politique », précise Don Mello, qui insiste sur le caractère provisoire de ces candidatures, conditionnées à l’évolution juridique de la situation de l’ancien président.

Le plan inclut également la convocation d’une convention extraordinaire pour désigner un candidat unique parmi ceux validés par le Conseil constitutionnel, si Gbagbo était définitivement écarté de la course.

Mais cette tentative de réflexion stratégique a été très mal perçue par la direction actuelle du PPA-CI.

Dans un communiqué tranchant, publié lundi, Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du parti, dément toute réception officielle de cette lettre.

« Il n’y a donc ni plan B, ni plan de précaution. Laurent Gbagbo reste notre seul et unique candidat », martèle-t-il, en qualifiant cette sortie de « diversion orchestrée » et accusant implicitement Don Mello de jouer le jeu de la confusion.

L’exécutif du PPA-CI rappelle que le Comité central a désigné Laurent Gbagbo le 9 mars 2024, une décision réaffirmée lors de son investiture officielle le 10 mai dernier.

Dans ses propos, Don Mello alerte sur un risque de « boycott passif » qui, selon lui, affaiblirait durablement le PPA-CI sur l’échiquier politique. Une allusion à peine voilée aux précédentes expériences où le parti s’est retrouvé hors du jeu électoral, avec des conséquences coûteuses sur sa représentativité.

Si cette lettre semble aujourd’hui marginalisée, elle révèle un malaise plus profond au sein du parti : comment maintenir l’unité autour d’un candidat menacé juridiquement ? Et plus encore, comment préserver l’influence politique du PPA-CI dans un contexte où le RHDP – au pouvoir – n’a, pour l’heure, toujours pas officiellement désigné de candidat ?

À moins de 90 jours du scrutin, le PPA-CI apparaît plus que jamais face à un dilemme stratégique : s’accrocher coûte que coûte à la candidature de Gbagbo, ou se préparer discrètement à l’alternative, au risque de diviser ses bases.

La lettre de Don Mello, si elle ne bouleverse pas l’ordre officiel, pose les bonnes questions. Trop tôt pour certains, trop tard pour d’autres. Mais cruciales. Netafrique.net

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