Ousmane Tapsoba, président de l’ONACOM-B » En 20 ans de lutte même si nous n’avons pas encore atteint tous nos objectifs, nous aurions contribuer d’une manière ou d’une autre à l’essor commercial au Burkina Faso en apportant notre petite pierre «
Nous avons rencontré le président de l’Organisation nationale des commerçants Burkina qui a bien voulu nous accorder une interview dans laquelle sa langue se delie sur plusieurs défis dans le secteur commercial.
Ousmane Tapsoba, cet homme assez expérimenté dans la defense des interets materiels et moraux des commerçants aborde sans tabou toutes nos questions relatives à la contribution des commerçants à l’effort de paix, à la question de la règlementation du commerce, en passant par le fléau de fraude dans le milieu commercial.
Il insiste sur le respect strict de la règlementation du commerce au Burkina Faso.
L’ONACOM est une structure de commerçants qui existe depuis une vingtaine d’années.
Depuis un moment vous êtes dans un silence total. Pourquoi un si long silence?
Le Burkina Faso vit une situation sécuritaire difficile depuis un certain moment. Il est de bon ton que nous observions une trêve afin de soutenir à notre manière la dynamique nationale qui nécessite une synergie d’actions et l’engagement de toutes et de tous pour la cause nationale. Par conséquent, nous observons la situation et souhaitons le retour rapide de la paix dans notre cher pays. Le gouvernement est engagé pour la recherche de la solution au retour de la paix au Burkina Faso en synergie d’actions avec l’ensemble du peuple. Sinon en tant qu’organisation de commerçants pu organiser des activités à travers les assemblée générale, les conférences de presse, les marches-meetings pacifiques comme nous l’aurions fait de par le passé.
Donc vous êtes dans le silence à cause de la situation sécuritaire?
Effectivement. Lorsque le pays se bat pour trouver une solution à la situation sécuritaire, il est normal que nous aussi puissions suivre et nous engager dans le même sens. Nous ne pouvons pas dans une telle situation de crise mener tout autre activité pour en rajouter à la situation. *Nous devons être la solution et non le problème pour résorber la situation..*Nous avons mis en berne la défense des intérêts matériels et moraux de nos membres comme tout syndicat devait le faire pour apporter notre contribution à la recherche de la solution. Nous nous rendons compte que la situation perdure et nous devons être résilients dans la recherche des solutions. Aussi, nous nous rendons compte que le e gouvernement pourrait prêter une oreille attentive à nos doléances au regard des actions qui sont menées dans le sens de l’ intérêt des masses , des populations dans leur ensemble. Nous sonnons la mobilisation auprès de nos membres pour qu’ils accompagnent la dynamique nationale dans la recherche de la paix. Sans cette paix, il est impossible que les commerçants puissent travailler. La question n’est pas de rechercher l’argent mais d’œuvrer à la paix qui est un préalable indispensable.
Qu’avez vous concrètement fait pour une contribution à l’effort de paix?
Nous sensibilisons nos membres sur l’ensemble du territoire national à se mettre en ordre de bataille pour accompagner la dynamique nationale. Aussi, nous sensibilisons et exhortons les commerçants à payer leurs impôts à faire de la culture civique et fiscal une réalité. C’est l’économie qui peut mener et soutenir une guerre. Nous travaillons dans ce sens. Par ailleurs, nos soutiens vont dans le sens d’éviter les fraudes dans le milieu du commerce. C’est la fraude qui peut impacter sur l’économie et encourager la vie chère..
Avec la situation sécuritaire qui est la nôtre, quelle est la difficulté majeure que vivent les commerçants?
Dans un premier temps, c’est la question de la mobilité d’un point à un autre. Il y a des endroits où certains commerçants ne peuvent pas y aller avec des marchandises. C’est la principale difficulté que nous vivons.
Plusieurs acteurs lient la cherté de la vie à l’action des commerçants qui augmentent dans suivre certaines règles les prix des marchandises. Commentaire?
La question de la cherté de la vie n’est pas inhérente à un régime quelconque ou le fait des commerçants. Le coût du dollar influe sur le cout de la vie. Il y a des moments où les conteneurs coûtent chers et cela joue sur le prix des marchandises.
Vous avez dit précédemment que c’est l’économie qui fait la guerre. Justement comment les commerçants contribuent à cette économie de la guerre?
Lorsque vous regardez l’économie du Burkina, elle est détenue en grande partie par les étrangers. Les burkinabè qui se battent pour bâtir le pays ne représentant rien face aux opérateurs économiques de nationalité étrangère. Plusieurs acteurs de nationalité étrangère pèse et détienne l’économie. Ces étrangers qui gèrent de grande fortune investissent rarement mais logent dans des maisons en location.
Il y a des opérateurs économiques Burkinabè qui sont influents . N’est ce pas?
Ce que je peux dire c’est que plusieurs opérateurs d’autres nationalité détiennent plus l’économie mais vivent discrètement.
Que voulez vous dire concrètement?
Je veux dire que le gouvernement dois contrôler tout cela. Les Burkinabè aiment travailler dans l’autonomie et de façon solitaire. Il faut travailler désormais dans la main dans la main , dans une solidarité agissante notamment en créant ensemble des consortium, des sociétés ensemble et travailler ensemble. Ne dit-on pas que c’est l’union qui fait la force? Il s’agit de mettre ensemble des actions pour créer cette société. Par exemple de par le passé, il n’existait pas de banque Burkinabè mais avec le temps on se rend compte que des banques avec des promoteurs Burkinabè existent aujourd’hui. Les burkinabè ont des idées mais ils ont besoin d’être solidaires.
Il y a un appel à la souscription à l’actionnariat populaire. Etes vous informé de cela?
Nous pensons que nous devrions être associés à cela et travailler à sensibiliser nos membres à y adhérer massivement.
Que reprochez vous exactement aux expatriés commerçants dont vous plus?
Certains commerçants d’autres nationalités sont des représentants des sociétés. Se livrer dans un tel contexte au commerce en détail pourrait être assimilable à la concurrence déloyale et cela n’arrangerait pas les commerçants nationaux.
N’y a t-il pas de loi qui règlemente tout ceci?
Il y a une loi qui règlemente l’exercice du commerce au Burkina Faso. Nous proposons que les commerçants soient associés à la formulation des lois pour faire en sorte que ces lois prennent en compte les préoccupations véritables des commerçants sur le terrain. Par exemple depuis la création de l’ONACOM-B en 2005, elle fait du respect de la réglementation du commerce son cheval. Des années plus tard, nous nous rendons compte que le problème ne fait que s’empirer. Nous avons la chance d’avoir un gouvernement qui peut prêter oreille fine aux préoccupations des nationaux. Nous souhaitons que ce gouvernement puisse trouver des solutions à ce problème qui constitue un casse-tête.
Quel appel avez vous à lancer aux autorités dans ce sens?
Nous demandons aux autorités de prendre le problème de la règlementation du commerce à bras le corps. Nous ne disons pas de chasser les expatriés ou les étrangers mais nous demandons à nos autorités de mettre de l’ordre dans le domaine de l’exercice du commerce au Burkina Faso. Les nationaux n’arrivent pas à tirer leur épingle du jeu. Il faut réorganiser vraiment le domaine commercial au Burkina Faso au grand bonheur des Burkinabè.
Il y a des hommes d’affaires d’autres nationalités qui ont été naturalisés Burkinabè et qui œuvrent à aider le Burkina ?
Certes il y a la possibilité de se naturaliser. C’est normal mais il n’y a aucune action qui n’est pas motivée par les intérêts. Nous devons savoir que les intérêts engrangés pourraient être rapatriés dans les pays d’origine. Lorsqu’il y a des rencontres au niveau de la chambre du commerce, il n’est pas de coutume que certains hommes d’affaires même naturalisés puissent y prendre part. J’ai rarement vu ces genres de cas ?
Dans la sous région il y a des commerçants expatriés partout et cela se passe bien?
Dans la plupart des cas où les expatriés sont commerçants dans d’autres pays, cela se passe mieux qu’ici parce que les nationaux dans ces pays ne s’intéressent pas au commerce. Toute qui n’est pas pareille pour le cas du Burkina Faso où plusieurs acteurs et plusieurs jeunes s’adonnent au commerce.
Les commerçants sont -il mobilisés pour la construction nationale?
Oui nous le sommes parce que nous savons qu’il faut compter sur ses propres forces. Nous avons besoin de prendre des ressorts sur nous-mêmes pour nous hisser au dessus certains défis. Les commerçants ont besoin d’être accompagnés et soutenus. Nous devons travailler à éviter que le Burkina soit une poubelle de marchandises à travers le respect strict de la règlementation du commerce. Quand une marchandise n’est pas acceptée ailleurs le Burkina ne doit pas être le lieu où il faut vendre ces marchandises.
Quel mot pour clore notre entretien?
Nous invitons l’ensemble des commerçants à une solidarité agissante pour que nous puissions nous engager pour défendre nos intérêts matériels et moraux et surtout pour l’édification nationale. D’ores et déjà d’ici l’an 2025, notre structure aura une durée de vie de 20 ans. En 20 ans de lutte même si nous n’avons pas encore atteint tous nos objectifs, nous aurions contribuer d’une manière ou d’une autre à l’essor commercial au Burkina Faso en apportant notre petite pierre.
Nous avons rencontré le président de l’Organisation nationale des commerçants Burkina qui a bien voulu nous accorder une interview dans laquelle sa langue se delie sur plusieurs défis dans le secteur commercial. Ousmane Tapsoba, cet homme assez expérimenté dans la defense des interets...