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Libération de Djibril Bassolet: les Burkinabè veulent la justice quand elle ne s’applique pas à eux


Djibrill Bassolé est libre de ses mouvements. Il a bénéficié d’une mise en liberté provisoire prononcée le 10 octobre par le juge militaire en charge du dossier du putsch manqué du 16 septembre 2015. Plus de deux ans après son incarcération, le premier Général de la gendarmerie nationale du Burkina, peut donc aller se soigner. En attendant que le jugement du dossier s’ouvre, sans doute, très prochainement. Si les partisans du Général, dans sa région comme dans bien d’autres localités du pays fêtent cette liberté provisoire, ce n’est pas le cas pour certaines Organisations de la société civile qui organisent déjà des manifestations. Pour disent-elles, dénoncer la libération provisoire de Djibrill Bassolé. A quel titre?

C’est à ne rien comprendre. Les Burkinabè veulent la justice quand elle ne s’applique pas à eux. Ils veulent la liberté de la justice, en même temps, ils veulent la contrôler. C’est le droit des Organisations de la société civile de manifester. Mais encore faut-il que les raisons de la manifestation en valent la peine ou soient conformes à l’idéal qu’elles défendent? La démocratie dit-on, a un prix à payer. La justice également. Quand on y va, c’est pour appliquer les principes qui la régissent. Si le juge estime qu’il n’y a plus rien pour garder un citoyen en prison, de quel droit des OSC peuvent-elles se prévaloir pour manifester contre cette décision? Pourquoi veut-on forcément faire la pression sur la justice? Pourquoi des OSC veulent-elles que la justice fasse ce que, elles, elles veulent? Si ce n’est pas de la dérive, ça y ressemble.

Autant il faut condamner toutes ces manifestations organisées par des partis politiques ou des populations pour exiger la libération de Djibrill Bassolé, autant il faut condamner ceux qui s’opposent à sa libération provisoire. Aujourd’hui, les manifestants de sa libération peuvent faire croire que c’est parce qu’ils ont mis la pression sur la justice que Djibrill a été libéré. Si après le procès on le condamne à une peine privative de liberté, les manifestants contre sa libération diront que c’est parce qu’ils ont mis la pression sur la justice qu’il a été condamné. Face à tout cela, il va falloir mettre un peu d’ordre dans ce que nous faisons. Ce n’est pas par des comportements de ce genre qu’on va construire une nation forte. Si on n’y prend garde, les problèmes du Burkina viendront des OSC dont certaines ne comprennent pas du tout leur rôle.

Aussi, doivent-elles comprendre que l’insurrection est passée. La transition aussi. Le pays est dirigé par un pouvoir élu avec des institutions indépendantes qui fonctionnent normalement. La justice fait partie de ces institutions. Elle a besoin de sérénité pour travailler. Cependant, étant le dernier rempart, la justice doit chaque jour dans ses actes démontrer qu’elle n’est pas aux ordres du politique; qu’elle dit le droit en toute indépendance et que tous les Burkinabè sont justiciables et égaux en droit devant elle.

Dabaoué Audrianne KANI

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