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LE NOUVEL AN CHINOIS – CHINA SPRING FESTIVAL- DYNAMIQUE EXPRESSION DE LA CULTURE CHINOISE PATRIMOINE MONDIAL


La liste des témoins probants, matériels et immatériels de l’immense héritage que la riche culture multimillénaire de la République Populaire de Chine a légué à l’humanité est si impressionnante, qu’il est très difficile de la présenter succinctement. En explorant le vaste champ des témoins classés par l’UNESCO au patrimoine culturel mondial, le « Spring Festival », « Festival du Printemps » ou « le Nouvel An Chinois » se distingue par son caractère populaire affiché à travers le monde au fil des temps. Depuis des années, entre le 21 janvier et le 20 février, le monde entier célèbre avec le Peuple multi-ethnique chinois la « fête du Nouvel an chinois » appelée « the Spring festival », ou « le festival du printemps ». Cette fête traditionnelle, devenue un véritable phénomène mondial prend ses racines dans les profondeurs de la riche et très ancienne civilisation chinoise qui s’est formée autour du bassin du fleuve jaune, s’est étendue plus au Sud, jusqu’à l’autre grand fleuve de Chine, le Yangzi Jiang appelé aussi « le fleuve bleu ». Les royaumes qui se sont développés dans cette région ont été classés dans les annales de l’histoire de la Chine en dynasties. La première dynastie a été celle des Xia. La deuxième, celle des Shang a dominé au deuxième millénaire avant notre ère. En ces temps immémoriaux, les populations chinoises vivaient essentiellement de l’agriculture et de la domestication des animaux. Les animaux emblématiques de cette domestication furent le buffle pour les travaux champêtres et le bombyx du murier, l’insecte dont le cocon produit la soie.

La plus importante des pratiques religieuses organisées en cette période, consistait à honorer les morts. Cette pratique a donné naissance au culte des ancêtres, une des caractéristiques essentielles de la culture chinoise. Dans les traditions chinoises, il n’y a rien qui fait place à un Dieu créateur du monde. Il existe un principe originel qui dégage une énergie première, appelée le « qi ». Le « qi » est le souffle présent dans toutes les manifestations de l’univers, de la nature, de la vie sous toutes ses formes comme dans le corps des humains, où il circule à travers des méridiens. Il existe une deuxième forme de pensée assez importante qui est « le système du Yin et du Yang ». Le Yin est du côté de l’humidité, du froid, du féminin, du sombre, de la rétractation. Le Yang est du côté de la chaleur, du soleil, de l’activité, du masculin de l’expansion. Le Yin et le Yang sont complémentaires, l’un a besoin de l’autre. Les cinq éléments essentiels de ce système sont : la terre, le métal, le bois, l’eau et le feu. Elaborée depuis des millénaires, cette forme de pensée s’est structurée dans le cadre de ce que les occidentaux appellent religions, mais pour les chinois il s’agit « d’enseignements ». Trois principaux enseignements régissent cette forme de pensée. Il s’agit du confucianisme, du taoïsme et du bouddhisme. Le confucianisme et le taoïsme sont nés en Chine à l’époque des Zhou, communément appelée époque des « Printemps et Automne ». Ces principes et enseignements font que les humains vivent dans l’harmonie. Le bouddhisme prend son origine en Inde, pays avec lequel la Chine partage une longue frontière.

Le confucianisme qui est une doctrine sociale est basé sur des principes consistant à mettre en valeur chez chaque personne « un bien » qui est commun à tous les humains. Il s’agit de la bonté, de la bienveillance à l’égard d’autrui. Il s’agit aussi d’apprendre à chaque personne à occuper la place qui est la sienne dans la famille, le groupe ou la collectivité et la nécessité de tenir cette place vertueusement, une garantie de l’équilibre de l’ensemble. Ainsi « le fils, au nom de l’amour qu’il a pour ses parents, doit respecter la piété filiale et la maintenir après la mort des parents en pratiquant scrupuleusement le culte des ancêtres. Le subordonné doit respecter le supérieur tout comme le supérieur doit se comporter avec respect envers le subordonné » … « Que le Souverain agisse en Souverain, le Ministre en Ministre, le Père en Père, le fils en fils ». Cette philosophie fait une place importante au savoir et au respect des règles et des lois.

A l’origine, le Nouvel An chinois était une fête agricole, célébrée le premier jour de l’année lunaire comme la fête du Printemps. Elle a lieu chaque année à une date variable située entre le 21 janvier et le 20 février. C’est l’empereur Wu Di de la dynastie Han qui a décidé de changer le calendrier Qin afin de respecter les lois célestes. Le nouveau calendrier fut appelé « Tai Chu ». Les festivités consistaient à rendre hommage aux ancêtres et aux divinités du pays au début de chaque année en faisant des sacrifices. C’était l’occasion pour les paysans de formuler des vœux pour la réussite des cultures de l’année nouvelle. Sous la dynastie Zhou, la pratique était appelée « festival de Décembre « ou « festival de la Chasse ». Les produits de la chasse conservés servaient à garnir les repas. A la suite du renversement du dernier empereur Qing en 1911, la République de Chine sera proclamée en 2012. Le gouvernement adopte le calendrier grégorien, tout en maintenant le calendrier lunaire traditionnel pour déterminer la date des fêtes. Afin de différencier les deux événements de nouvel an, le Nouvel an chinois traditionnel sera renommé fête du Printemps. Depuis la fondation de la Chine nouvelle en 1949, particulièrement depuis 2000, le Nouvel an chinois demeure l’évènement durant lequel les travailleurs bénéficient de sept jours de congé, leur permettant de se rendre dans leurs familles, faisant de cette fête, la plus importante du pays. L’observatoire astronomique de la Montagne-Pourpre, situé près de Nankin, détermine la date exacte du Nouvel An. « L’année lunaire débute le jour de la deuxième lune après le solstice d’hiver et est intégrée à un cycle de 12 ans, censé représenter les 12 rameaux terrestres. A chacune de ces années correspond un animal ou signe du zodiaque chinois : le rat, le bœuf, le tigre, le lièvre, le dragon, le serpent, le cheval, le bélier, le singe, le coq, le chien et le porc ». Chaque année est marquée par un des cinq éléments de l’astrologie chinoise. Il s’agit du bois, du feu, de la terre, du métal et de l’eau. Le dernier chiffre de l’année du calendrier grégorien détermine l’élément associé. Lors des célébrations, des aliments sont offerts aux dieux et aux ancêtres pour obtenir leurs faveurs. Des musiques, chants, danses et repas copieux contribuent à l’ambiance festive.

Les Chinois commencent les préparatifs de la fête, plusieurs jours avant la date indiquée. Ils décorent leurs maisons, en collant aux fenêtres, aux portes et aux murs du papier découpé et coloré en rouge. Les Chinois de l’étranger rentrent au pays pour l’occasion. A la veille de la fête, les familles célèbrent le culte des ancêtres, se rassemblent autour d’un dîner traditionnel. Les pétards sont de mise, parce que dans les croyances chinoises, les pétards permettent de chasser les démons. Pour annoncer la nouvelle année, les populations font sonner les cloches. Le premier jour du nouvel an est consacré aux échanges de vœux, aux visites aux parents et aux grands-parents. En guise de cadeaux, les parents et grands-parents offrent des enveloppes rouges contenant de l’argent aux enfants. Les trois premiers jours de l’année nouvelle sont les plus importants. Le cinquième jour est celui de la divinité de la Fortune, de la Richesse et de l’Abondance. Les festivités se poursuivent jusqu’au 15ème jour du premier mois lunaire marquant la Fête des Lanternes.

Depuis des années le nouvel chinois est célébré partout à travers le monde. En Europe, notamment en France, parmi le contingent Chinois qui avait été enrôlé dans l’armée française lors de la première guerre mondiale, environ de 140 000, des paysans à l’origine ont décidé de s’installer dans ce pays, constituant la diaspora chinoise, le Chinatown dans le 13ème arrondissement de Paris dans les années 1970. Attachée aux traditions de la terre natale, cette diaspora a commencé à organiser la fête du nouvel an chinois au début des années 1980. Depuis cette période la fièvre du nouvel an chinois s’est emparée de l’Europe et du monde. De nos jours, la fête est célébrée dans presque tous les pays Africains. Au Mali, le 17 janvier 2025, à l’invitation de l’Ambassadeur de Chine, les Maliens et la communauté chinoise vivant au Mali ont célébré le nouvel an chinois lors d’une soirée de Gala animée par des danseurs maliens du Dragon, des artistes Maliens et Chinois. Ces artistes ont tenu le public en haleine, créé la joie, l’enthousiasme et la communion populaire toute une nuit durant.

En Chine, depuis 2013, le Président Xi Jinping effectue chaque année des tournées à travers le pays profond, expression de la philosophie de la gouvernance chinoise qui place le « peuple au centre de tout ». En 2013, le Président Xi Jinping avait rendu visite à des populations dans un environnement naturel hostile de la province du Gansu. En 2015, il s’était rendu dans le village de Liangjiahe, dans la province du Shaanxi (nord-ouest de la Chine), où jeune adulte, il avait passé sept ans. A cette occasion il avait déclaré : « Je n’oublierai jamais les villageois d’ici et les habitants de l’ancienne base révolutionnaire ». En 2018, il a rendu visite à des populations dans les montagnes de la préfecture autonome Yi de Liangshan, dans la province du Sichuan. Là il a déclaré : « Aucun groupe ethnique ni aucune famille ne doit être laissé pour compte dans la construction d’une société de moyenne aisance à tous égards. »  Cette année, la fête du printemps a eu lieu le 29 janvier. Avant cette date, le Président Xi Jinping a visité des marchés alimentaires et des zones résidentielles. Il a rencontré des responsables et des habitants de la ville de Tianjin pour s’imprégner des mesures mises en œuvre par les autorités locales afin de répondre aux besoins des populations, améliorer la vie de tous. Au fil des ans, le Président Xi a laissé des souvenirs impérissables dans les cœurs de millions de personnes, des travailleurs des villes et des campagnes, des personnes âgées et des enfants à travers la Chine, souhaitant une vie meilleure et un avenir radieux à tout le peuple multiethnique Chinois./.

 

Prof. Yoro DIALLO

Chercheur Principal / Directeur du Centre d’Etudes Francophones

Directeur du Musée Africain

2024 Chinese Government Friendship Award

Institute of African Studies, Zhejiang Normal University, CHINA

E-mail : inadial@yahoo.com /Tél : (0086)15888991173

 

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