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Kéyombié de Koakeli, écrivaine : «‘’Mon regard’’ vise à faire comprendre aux jeunes l’amour du pays»


Présidente de l’association Zin-din (lève-toi en lélé) pour le bien-être social, Kéyombié de Koakeli à l’état civil, Kéyombié Kansolé, a mis sur le marché du livre son premier ouvrage intitulé : « Mon regard ». Dans les lignes qui suivent, l’inspectrice de l’enseignement primaire et de l’éducation non formelle en service à la circonscription d’éducation de base de Ouagadougou 11, nous décrypte son ouvrage et ses projets littéraires.

Sidwaya(S) : Comment est née votre passion pour l’écriture ?
Kéyombié de Koakeli (K.K.) : Une passion serait trop dire. Au départ, j’aimais surtout écrire des poèmes à l’endroit de mes géniteurs, surtout à mon père qui est parti quand je venais d’avoir mon BEPC. Cela m’a beaucoup affectée. Je me sentais seule et à chaque fois que j’avais mal, je lui écrivais pour lui demander sa protection et pour lui traduire également ma reconnaissance et mon amour indéfectible à son endroit. J’ai même retrouvé récemment deux textes dans mes archives dont l’un s’adressait à mon père et l’autre à ma mère où je parlais à ma maman pour lui dire que, quand j’aurai les moyens, je lui construirai une maison. Cette passion pour l’écriture comme vous le dites est née surtout en faveur de la réécriture des manuels scolaires avec la réforme curriculaire en cours au Burkina. J’ai postulé à l’appel à production des textes pour les classes du primaire, puisque je suis une institutrice de formation, et plusieurs de mes textes ont été retenus pour les classes de CE1, de CM1 et de CM2. Vous lirez ces textes bientôt dans les manuels de l’apprenant de ces classes. Ce qu’il faudra ajouter et qui est très capital dans cette aventure littéraire est la situation que notre pays traverse depuis une dizaine d’années à savoir cette guerre qui nous a été imposée. Je me suis demandé quelle peut être ma contribution, moi qui suis une éducatrice et citoyenne burkinabè. J’ai trouvé que l’écriture pouvait être mon arme de combat et j’ai opté pour le genre poésie qui permet de dire ce que l’on ressent du plus profond de son âme et qui pourrait apporter un changement dans le comportement de certaines personnes. Le canal que j’ai utilisé au départ pour porter mon message a été Facebook et des internautes ont trouvé qu’il fallait que je réunisse mes textes pour en faire un livre à l’intention des scolaires et des étudiants. Grâce à l’appel à projet du Comité d’évaluation des requêtes de subvention (CERS) du ministère de la culture, cette œuvre a pu voir le jour. Permettez-moi de réitérer toute ma gratitude aux plus hautes autorités de ce ministère pour cette opportunité offerte à la littérature dont l’importance n’est plus à démontrer.

S : Vous aviez mis sur le marché du livre en 2024, votre premier ouvrage. De quoi parle exactement votre œuvre ?
K.K. : « Mon Regard » est paru aux Editions BUFAC, le 9 septembre 2024 à Koudougou et dédicacé, le 26 octobre 2024, à Ouagadougou. Le livre traite des valeurs sociales telles que l’amour, l’amitié, le patriotisme qui participent à l’éducation et à l’éveil des consciences dans la société et au regard du contexte dans lequel évolue notre pays. L’œuvre est repartie en deux parties dont la première partie évoque : l’amour pour la mère, pour le père et pour l’enseignant, la persévérance et l’importance de l’amitié. Quant à la deuxième partie, elle invite les Burkinabè, sinon tous les africains à un sursaut de patriotisme, à un éveil de conscience afin de nous libérer de la domination esclavagiste et colonialiste des puissances étrangères qui gangrènent notre vivre-ensemble, notre développement. Pour que nous gagnions cette victoire, il faudra qu’entre nous Burkinabè, entre nous Africains, nous nous aimions, nous nous acceptions, nous unissions nos forces et nous nous départissions de nos intérêts égoïstes. « Mon Regard » est également une œuvre traduisant l’espoir pour le Burkina en proie du terrorisme et des catastrophes naturelles.

S : Quels étaient vos objectifs en éditant cet ouvrage ?
K.K. : Toute action vise un objectif. Comme je l’avais dit tantôt, c’était pour sensibiliser la population sur leur part de responsabilité sur le retour de la paix dans notre pays. C’était surtout pour contribuer à l’éducation civique et morale de la jeunesse qui constitue le pilier du devenir de notre pays en partant d’abord du respect des parents, ensuite de l’amour pour leur village et enfin pour leur pays. J’invite les plus jeunes à reconnaitre les efforts déployés par leurs parents pour leur devenir et cela se lit à travers les poèmes, « A ma mère », « Mon héros », «Le père, le repère ». Mon objectif est de faire comprendre aux jeunes que l’amour du pays part de ce que l’on éprouve pour sa famille, pour son village d’où le titre «Mon village» auquel l’auteure que je suis m’identifie. En outre, une invite est faite à la jeunesse à prendre son destin en main, car il n’y a pas de solution magique à mon sens à nos problèmes. La solution du désasservissement et de l’émancipation se trouve en chaque burkinabè et les poèmes, «Le Burkina Faso, ma fierté», «Un projet pour mon pays», «La renaissance», «Mon réveil» témoignent de ce que je souhaite pour notre cher pays, pour notre continent.

S : Quel est le message que vous souhaitez véhiculer à travers votre ouvrage ?
K.K. : « Mon Regard » constitue un message. Ce livre est interpellateur et il souhaite que tous ceux qui se réclament citoyens burkinabè, que tous ceux qui disent aimer le Burkina doivent avoir le même regard pour ce pays parce que nous n’avons pas mieux que ce pays et personne ne peut l’aimer plus que les Burkinabè que nous sommes. Comme je l’ai dit dans le poème «Mon réveil» : « Qui pourrait aimer plus les géniteurs, Si ce n’est leurs propres enfants ? », « Qui pourrait aimer un pays, Si ce n’est ses propres filles et fils ? », « Qui mieux saurait connaître et comprendre plus les besoins d’un pays, Si ce n’est ses citoyens ? », « Qui saurait comprendre la douleur de la perte d’un enfant, Si ce sont la mère et le père ? ». Personne ne devrait avoir un amour propre pour les enfants que leurs géniteurs. Aussi, quiconque se réclame-t-il citoyen burkinabè doit savoir qu’il ne suffit pas de « scander le point levé : « La Patrie ou la Mort, nous Vaincrons » (Un mot, une pensée, pages 51, 52). Il faut le prouver à travers les actes. Armons-nous d’amour et de courage et nous gagnerons cette lutte que tous reconnaissent légitime. Plus rien ne devrait nous arrêter, car le siècle de l’éveil des consciences a sonné en Afrique comme le siècle des Lumières au 18e siècle en Europe. Je ne suis pas pessimiste et j’ai foi que nous vaincrons quelle que soit la ruse et les forces de l’ennemi, car comme le dit Pierre Corneille « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » et le Burkina Faso triomphera avec gloire n’en déplaisent à ses détracteurs. Il y a un prix à payer et ce prix c’est notre engagement sans faille. Je n’avais autre choix que d’écrire car pour moi, écrire c’est parler au monde dans l’espoir qu’il brille d’amour, de justice et de paix. Ce livre m’a permis de rendre hommage à mes parents pour tout ce qu’ils ont pu faire pour moi malgré la modestie de leurs moyens d’où mon pseudonyme Kéyombié de Koakeli, Koakeli qui est la combinaison de leurs prénoms. C’était aussi une occasion de témoigner toute notre reconnaissance aux combattants de lutte pour la justice et la liberté. Je voudrais encore insister sur la contribution de chacun de nous dans la résolution de la crise sécuritaire car cette lutte est commune, le Burkina Faso étant un héritage commun.

S : Quels sont vos projets littéraires ?
K.K. : Pour l’instant, c’est de parvenir à faire une bonne promotion de cette première œuvre littéraire qui d’ailleurs a été bien accueillie. C’est de tenir des cafés littéraires dans les établissements secondaires et pourquoi pas dans les universités et les écoles supérieures qui en demanderaient. L’œuvre a une portée éducative et peut être un support pour l’éducation civique et morale au primaire comme au secondaire. Mon ambition c’est de pouvoir rééditer « Mon Regard » avant de penser à un autre projet d’édition de livre. J’ai encore beaucoup à apprendre de l’écriture littéraire. Mais si Dieu me tend encore sa main, je le ferai avec le soutien de mes devanciers dans l’art. J’ai conçu deux livrets de conjugaison que je suis en train de relire pour envisager une possibilité d’édition par la grâce de Dieu.

S : Un appel à tous les amoureux du livre ?
K.K. : Lorsque l’œuvre est éditée et publiée, l’étape suivante et la plus importante est son accueil par le public lecteur. Comme vous le savez, j’aurai atteint mes objectifs si l’œuvre est lue par des milliers de personnes à travers le monde. Si le contraire se présente, ce sera un coup d’épée dans l’eau. Pour ce faire, j’invite les parents, les enseignants, les élèves, les étudiants et tous les amoureux du livre à s’en procurer parce l’œuvre vous est destinée. Sidwaya

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