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Burkina/Insalubrité, insécurité, vols en série :quand la cité universitaire de Bobo devient un lieu de survie


Insécurité, insalubrité, vétusté… les étudiants de la cité universitaire de Bobo-Dioulasso vivent un quotidien bien éloigné de l’idéal académique. Malgré quelques avantages, le manque d’infrastructures adéquates freine leur épanouissement.

Lieu d’hébergement pour des milliers d’étudiants venus de différentes régions du pays, la cité universitaire de Bobo-Dioulasso peine à remplir pleinement sa mission d’accompagnement à la réussite scolaire. Les difficultés y sont nombreuses, affectant le bien-être et la performance académique des résidents. Balguissa Ouédraogo, étudiante en marketing commercial, tire la sonnette d’alarme. «Ces espaces censés favoriser notre épanouissement sont souvent marqués par l’inconfort, le manque d’hygiène et l’insécurité. Les chambres sont étroites, mal ventilées et parfois infestées d’insectes. Les installations sanitaires sont en nombre insuffisant et dans un état critique. Vivre à plusieurs dans un espace réduit, sans intimité ni espace de travail personnel, nuit gravement à la concentration et à la santé mentale », souligne cette résidente de la cité universitaire.

Vols en série et insécurité permanente

Outre les problèmes d’infrastructure, l’insécurité est omniprésente. Les cas de vol sont devenus monnaie courante, affectant gravement le moral des étudiants. « Un ordinateur disparaît, une moto est volée, un téléphone dérobé en quelques secondes, même des vêtements disparaissent sur les fils de séchage. La cité universitaire n’est pas seulement un lieu de vie, c’est devenu un lieu de survie», déplore Balguissa. Toujours selon elle, le manque de gardiens, l’absence de caméras de surveillance ou de contrôle d’accès laisse les résidents livrés à eux-mêmes.

Des avantages malgré les difficultés

Sid Ben Sawadogo, étudiant en licence 3 de Lettres modernes, reconnaît toutefois quelques points positifs. Selon lui, «le loyer est très accessible : 3 000 F CFA par mois. Le restaurant universitaire permet de manger à moindre coût, et un service de santé est disponible à prix réduit. Ces aides nous soulagent financièrement ».

Mais il souligne, lui aussi, la fragilité du système.  « Les toilettes sont impraticables, surtout pour les filles. Certaines ont développé des infections sans réussir à se soigner complètement. Le non-respect des règles d’hygiène par certains résidents aggrave la situation », note Ben Sawadogo.

Des pistes pour améliorer les conditions de vie

Pour remédier à ces problèmes, les étudiants interrogés proposent plusieurs actions concrètes : réhabiliter les infrastructures (chambres, sanitaires, centres de santé, espaces communs) ; renforcer la sécurité (installation de caméras, badges d’accès, plus de personnel de surveillance) ; impliquer les résidents  en  renforcer les comités de gestion interne pour une meilleure responsabilisation collective. «C’est ensemble qu’on pourra faire évoluer les choses », soutient Sid Ben Sawadogo. Toutes nos tentatives pour recueillir l’avis des responsables de la cité sur la situation ont été vaines.L’Express du Faso

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