Les fraudes révélées ce week-end au Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) ne sont pas de bonnes nouvelles. Tout simplement parce que personne n’aurait cru qu’à ce niveau très élevé de la recherche et de l’intellectualité, on trouve encore des gens pour s’adonner à des pratiques de fraude. Autrement dit, le CAMES a une si grande notoriété au regard de son rôle et des personnalités qui le composent qu’on ne devrait pas assister à des choses de ce genre en son sein. Qui viennent malheureusement discréditer, une fois de plus, l’éducation et l’enseignement supérieur en Afrique, et principalement dans les pays où ces «sommités» (si elles le sont encore) ont été mises en cause. Heureusement qu’il y a parmi eux des hommes et des femmes qui sont encore intègres. C’est pourquoi, il faut saluer et louer leur courage parce qu’ils ne veulent pas de magouilles à ce niveau très élevé de responsabilité. Tant mieux car, l’Afrique doit changer et ce sont les intellectuels qui doivent travailler pour ça. Si ce sont eux qui tombent aussi bas, il faut avoir le courage de les ramener très rapidement sur le droit chemin.
Faut-il donc, finalement croire et soutenir la thèse de ceux qui disent et font croire que le problème de l’Afrique, ce sont les intellectuels ? En d’autres termes, au lieu que ces derniers démontrent sur le terrain que ce sont eux qui doivent amener les peuples à changer dans le bon sens, ils font le contraire. Le Professeur Augustin Loada n’est pas n’importe qui au Burkina. C’est un intellectuel dont la valeur est reconnue. Mais quand un homme de cette trempe mord à un hameçon de ce genre, ça concerne toute une société. Il fait partie de ceux qui ont conduit la transition politique en 2015 et apparaissait comme l’une des têtes pensantes de celle-ci. Avant la transition, il a mené avec des camarades des combats politiques et sociaux qui ont porté des fruits et contribué à des changements. Que faut-il donc croire ? Augustin Loada est fondateur du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) qui fait de la recherche et de la formation. Un centre de notoriété internationale et bien apprécié. Que faut-il croire ?
S’il y a des enseignements à tirer de tout cela, c’est de noter que quelle que soit la grandeur, l’intellectualité d’un homme, il est exposé aux vices ici-bas. Les bonnes comme les mauvais. Augustin Loada et tout ceux qui sont impliqués dans cette sombre affaire, ont donc des circonstances atténuantes. Pourvu qu’ils ne recommencent plus ce qui leur est reproché. Et pour cela, il serait très honorable pour eux de ne pas contester mais de présenter des excuses après justement avoir dit toute la vérité. Ce qui pourrait permette de les racheter très rapidement.
Dabaoué Audrianne KANI/Express du Faso