Le Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) 2024 se tiendra du 4 au 6 septembre 2024 à Beijing, sous le thème « S’associer pour promouvoir la modernisation et construire une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau ». Il regroupera les dirigeants chinois et ceux des pays africains qui sont en coopération avec la République populaire de Chine, ainsi que des représentants d’organisations régionales africaines et d’organisations internationales pertinentes. Ce sommet se veut une occasion décisive pour renforcer les liens stratégiques entre la Chine et l’Afrique.
La tenue du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) 2024, est pleine de sens tout comme le thème retenu « s’associer pour promouvoir la modernisation et construire une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau »,
En effet, l’organisation régulière d’un forum qui permet aux dirigeants chinois et africains de revisiter les termes de références de leur coopération pour la rendre plus crédible est une preuve que la République populaire de Chine reste attachée aux principes des intérêts communs et à la primauté de l’amitié. Elle traduit surtout que dans sa vision diplomatique, la Chine n’entend pas imposer sa volonté à l’Afrique, assortie d’aides sous conditions politiques quelconques. En somme le respect mutuel est au centre de sa politique de coopération et sa diplomatie se veut pratique et pragmatique.
Quant au thème du FCSA 2024, il exprime clairement que la Chine entend travailler main dans la main avec l’Afrique et la communauté internationale, une sorte d’engagement mutuel, pour construire un monde plus équitable, juste et solidaire.
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Cela signifie que dans le cadre de la coopération avec l’Afrique, la diplomatie chinoise n’est pas orientée vers la recherche d’intérêts politiques égoïstes et le pillage des ressources du continent. Elle veut ‘’s’associer’’ à l’Afrique, c’est-à-dire mettre en avant une ouverture inclusive et la valorisation des atouts respectifs en vue de réaliser une amitié gagnant-gagnant et le développement partagé.
En cela, ce sommet se présente comme une belle aubaine pour maintenir une ouverture inclusive et forger le destin commun, sinon une chance pour les deux parties de montrer au monde le sérieux de leur « mariage », et mieux, que la Chine et l’Afrique restent de véritables inséparables.
A l’analyse, l’organisation du FCSA 2024 s’enracine dans la vision du Parti communiste chinois qui a décidé lors de son 20e Congrès national d’appliquer fermement la stratégie d’ouverture mutuellement bénéfique et de continuer à s’engager dans la mondialisation économique comme direction à suivre pour que le développement de la Chine offre sans cesse de nouvelles opportunités au monde.
A une ère où les relations internationales sont aux couleurs de mensonges, de pillages des sous-sols du continent africain, et où les grandes puissances dictent leurs lois, voire leurs caprices à l’Afrique, il y a deux véritables questions que les dirigeants africains devraient poser, du reste, se poser à ce sommet célébrant l’excellence de la coopération sino-africaine.
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La première, c’est de se demander comment mieux tirer profit du modèle chinois, celui qui a permis à la Chine de réaliser un progrès fulgurant qui impose le respect et l’admiration sur une quarantaines d’années. Et cela est bien possible car la coopération avec la Chine présente des opportunités incomparables. En effet, contrairement à d’autres puissances, la Chine est disposée à partager sans réserve son expérience et le fruit de son effort avec les pays africains ; ainsi nos dirigeants pourront profiter des expériences du peuple chinois dans la lutte contre la pauvreté en vue d’opérer des choix stratégiques pour amener les millions de personnes démunies à travers le continent africain à sortir de la misère. Au-delà de « donner du poisson », comme par la création d’un « fonds » de développement pour l’Afrique et des annulations de dettes, la Chine « apprend à pécher », comme c’est le cas des formations professionnelles, techniques et technologiques dispensées par des experts chinois aux jeunes pour leur auto-emploi en Afrique et cela selon les principes d’égalité et d’avantages mutuels dans le strict respect de la souveraineté du pays bénéficiaire. Comme le dit un adage africain, « l’aveugle a besoin de quoi, si ce n’est des yeux »
La deuxième question que les dirigeants africains devraient se poser, c’est comment s’inspirer de la gouvernance chinoise sous le leadership du parti communiste chinois (PCC), en se convaincant que la démocratie à l’occidentale n’est pas la seule, au du moins, pas la meilleure voie de développement.
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Les véritables défis auxquels la plupart des pays africains sont confrontés étant entre autres la pauvreté, la corruption et le chômage massif des jeunes, les dirigeants africains devraient saisir l’aubaine du FCSA 2024, pour regarder plus en profondeur dans le système de gouvernance chinois, les stratégies qui ont été mises en place pour permettre à la Chine d’être à ce niveau de développement. Pour les dirigeants africains, le FCSA 2024 est un rendez -vous inédit pour tirer le meilleur de la coopération avec la Chine au profit des générations actuelles et à venir.
Jérôme KABORE