Au début de la nouvelle année, les nouvelles règles du gouvernement américain limitant les investissements des individus et des entreprises du pays dans les technologies de pointe chinoises, telles que l’informatique quantique, sont entrées en vigueur. Dernier exemple en date des tentatives des États-Unis d’entraver le développement de la haute technologie chinoise.
La Chine et les États-Unis, deux des plus grandes puissances technologiques du monde, possèdent chacun des avantages dans le domaine de la technologie quantique. Ces dernières années, les innovations chinoises en matière de technologie quantique ont continué à émerger, touchant les nerfs sensibles de certains politiciens américains. Le 28 octobre 2024, le gouvernement américain, au nom du fait que les investissements américains en Chine pourraient « menacer la sécurité nationale », a publié une interdiction des investissements dans les semi-conducteurs, la technologie quantique et l’intelligence artificielle de la Chine. Cette interdiction est entrée en vigueur le 2 janvier de cette année.
À en croire des analystes, ce geste de l’Amérique vise à renforcer les contraintes dans des domaines de pointe tels que la technologie quantique pour supprimer l’avantage concurrentiel de la Chine. Cela reflète l’inquiétude des politiciens américains face à la rapidité du développement technologique de la Chine.
C’est sous l’emprise de cette pensée à somme nulle que la coopération scientifique et technologique sino-américaine a connu des hauts et des bas au cours des dernières années. Blocage et sanctions contre des entreprises chinoises de haute technologie, contrôle des technologies, entrave des échanges et blocage des talents … nombreuses sont les barrières érigées par les États-Unis pour mettre en œuvre ce que l’on appelle la « guerre froide » et le « découplage » dans le domaine de la science et de la technologie.
Quelles sont donc les retombées éventuelles de ces nouvelles restrictions américaines ? Une étude publiée en juillet 2024 par l’Institut français des relations internationales montre que les investissements sur le marché quantique chinois proviennent principalement d’entreprises locales, représentant plus des trois quarts du total. Cela signifie que la nouvelle réglementation américaine aura un impact limité sur la Chine. En revanche, les États-Unis eux-mêmes seront gravement touchés.
Le rapport montre également qu’en plus des investissements domestiques, les États-Unis figurent parmi les principaux investisseurs dans l’intelligence artificielle, la biotechnologie, les semi-conducteurs et d’autres domaines de la Chine. Au cours des dernières décennies, Apple, Microsoft, General Motors, IBM, Tesla, Intel, Qualcomm et bien d’autres entreprises américaines ont investi en Chine. Sous l’effet des nouvelles restrictions américaines en matière d’investissements, ces entreprises verront leurs bénéfices et leur espace commercial en Chine comprimés. En outre, avec la suppression d’un grand nombre d’étudiants chinois exceptionnels et de talents scientifiques et technologiques d’origine chinoise, les États-Unis ont subi une grave perte de ressources intellectuelles, ce qui n’est pas propice à leur propre progrès scientifique et technologique.
Comme le souligne le site britannique The Economist, les États-Unis ont surestimé leur capacité à limiter le développement technologique de la Chine et sous-estimé le prix à payer pour cela.
Par ailleurs, cette démarche américaine ne correspond pas à l’esprit de l’accord régissant la coopération scientifique et technologique entre la Chine et les États-Unis. Le 13 décembre dernier, l’accord entre la Chine et les États-Unis sur la coopération scientifique et technologique a été renouvelé à Beijing. Un des premiers accords intergouvernementaux signés après l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, cet accord a témoigné du gagnant-gagnant de la coopération scientifique et technologique entre les deux pays et des avantages qu’elle a apportés au monde au cours des dernières décennies.
Bon nombre de recherches viennent corroborer le fait que le renforcement de la coopération scientifique et technologique sino-américaine profite aux deux parties ainsi qu’au monde entier. Raison pour laquelle de nombreuses institutions de recherche scientifique et de nombreuses personnes aux États-Unis ont affirmé à plusieurs reprises que la coopération scientifique et technologique sino-américaine était bénéfique pour les États-Unis. Elles ont également critiqué les politiciens américains qui entravent la coopération normale entre les deux pays à des fins d’intérêts égoïstes.
La communauté universitaire américaine, l’université Stanford en particulier, a averti qu’il était risqué de ne pas coopérer avec une superpuissance scientifique émergente, car on perdrait les canaux et les occasions de comprendre et d’observer le développement scientifique et technologique de la Chine, ainsi que des plates-formes de coopération de qualité en matière de recherche scientifique, de solides équipes d’étudiants internationaux, etc.
L’innovation scientifique et technologique ne représente pas un jeu à somme nulle entre la Chine et les États-Unis, mais une opportunité pour l’un et l’autre. À l’heure actuelle, la Chine et les États-Unis sont tous deux leaders dans l’intelligence artificielle, la gouvernance de l’espace extra-atmosphérique et d’autres domaines de haute technologie, et le renforcement de la coopération entre les deux parties peut non seulement promouvoir leurs progrès scientifiques et technologiques respectifs et leur développement économique et social, mais aussi contribuer à relever ensemble les défis mondiaux, à stimuler l’économie mondiale et à améliorer le bien-être de la population mondiale.
Les États-Unis verront bientôt une nouvelle administration entrer en fonction. Ils devraient adopter une vision rationnelle de leur coopération scientifique et technologique avec la Chine, corriger leurs mauvaises pratiques et travailler ensemble avec la Chine, afin que les fruits de la coopération scientifique et technologique entre les deux géants profitent au monde entier.
