La saison des procès et condamnations d’opposants bat son plein au Congo Brazzaville. En effet, après la condamnation, la semaine dernière, à 20 ans de prison ferme, du Général Jean Marie Michel Mokoko, pour «atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat», c’est un autre officier supérieur, en la personne de Norbert Dabira, qui était à la barre, le 15 mai 2018, pour répondre des mêmes faits. Pendant ce temps, Jean- Martin Mbemba et André Okombi Salissa, détenus pour les mêmes motifs, sont dans l’antichambre de la justice, attendant impatiemment l’ouverture de leur procès. Comme quoi, au pays de Sassou Nguesso, il ne fait pas bon être opposant, tant le rouleau compresseur du dictateur est impitoyable. En fait, le maître de Brazzaville, étant lui-même arrivé au pouvoir par les armes, a fini par développer une paranoïa tendant à faire de ses anciens collaborateurs, des ennemis à abattre. C’est le cas de Jean-Marie Michel Mokoko qui, pour avoir lorgné le trône de Sassou, est tombé en disgrâce au point d’être présenté comme un réactionnaire par le régime de Brazzaville. C’est le cas aussi du Général Norbert Dabira qui, parce qu’il en sait peut-être trop sur l’affaire des disparus du Beach, est aujourd’hui voué aux gémonies. Et comme on le sait, qui veut tuer son officier l’accuse de félonie ; on le soupçonne d’être au cour d’un projet de coup d’Etat. Mieux, une conversation téléphonique interceptée par les services de renseignements intérieurs le présentent comme celui-là qui voulait abattre l’avion du président Sassou Nguesso en plein vol, au retour d’un séjour dans son fief d’Oyo.