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Chevauchement des années académiques dans les universités burkinabé: la F-SYNTER s’indigne


Dans des universités amplement touchées par le chevauchement des années académiques, la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTHER) s’étonne d’une décision gouvernementale remettant en cause leur nomination en leur demandant de se soumettre « à un appel à candidature pour un poste d’assistant ».

Le secrétaire général de la coordination F-SYNTER des universités publiques Alain Sanou et ses camarades syndicalistes ne comprennent pas certains choix de l’exécutif burkinabè. Parmi ceux-ci, figure la décision gouvernementale qui exige que des Enseignants à temps plein (ETP) et des ingénieurs de recherche se soumettent à un appel à candidature comme les autres, « comme s’ils n’étaient pas déjà des fonctionnaires qui ont été recrutés pour évoluer dans le cadre normal du système académique ». Et cela à un moment où « certains sont passés du statut d’assistant à maître assistant ».

En plus ajoute Souleymane Badiel, « ces personnels non seulement, ils sont les plus nombreux mais c’est eux aussi qui dispensent les volumes horaires les plus élevés ». Selon les chiffres délivrés, un ETP à l’université dispensait 300 heures pour finalement diminuer à 250 suite aux négociations alors que le professeur titulaire dispense de son côté 100 heures de cours. Ce qui en fait le « personnel qu’on exploite le plus au profit des étudiants ».

Les animateurs de la conférence de presse de la coordination F-SYNTER des universités publiques

Absence de prévision, de vision

Si cette décision gouvernementale étonne davantage, c’est en partie disent-ils parce qu’elle intervient à un moment où le problème du chevauchement des années académiques dans les universités publiques se pose avec acuité. Ce choix combiné à l’explosion des effectifs dans les universités, 200 à 1000 voire 2000 étudiants par promotion sans les infrastructures pour les accueillir. Le constat, dressé par  le secrétaire général de la coordination des universités publiques est le suivant : « au Burkina, on a réfléchi comme s’il n’y avait pas une prévision. Les infrastructures n’ont pas été prévues pour les accueillir, le corps professoral est débordé et pire, on est passé au système LMD qui est très exigeant. Et les structures administratives ne suivent pas non plus ».

Responsabilité des enseignants dans le chevauchement ?

« C’est ce qu’on essaye de faire croire », se désole Alain Sanou. « On est plutôt victime », ajoute son adjoint, Dr Koussoubé Youssouf.  Pour autant nuance Alain Sanou, cela n’exclut que l’on puisse relever un certain nombre de manquements en ce qui concerne quelques cas particuliers du corps professoral. Dans l’ensemble, justifie-t-il, c’est un ensemble de problèmes qui explique ce chevauchement. Un ensemble qui comprend la situation des infrastructures et les conditions de vie et de travail des enseignants, du personnel administratif et des étudiants.

« Quelle que soit votre disponibilité, si la salle est toujours occupée comme on le constate, vous ne pourrez pas faire cours. Quelle que soit votre disponibilité, si au moment où vous devez faire cours de 18h à 21h, si vous n’avez pas d’électricité, vous faites comment ? », constate amèrement le secrétaire général de la coordination.

Le syndicat exige, entre autres, que l’exécutif veille au respect strict des termes du protocole d’accord et des points d’accords figurant dans le communiqué conjoint, la reprise immédiate et sans conditions des nominations aux postes d’assistant et d’attaché de recherche avec toutes les incidences sur l’évolution de leur carrière de même que l’intégration des permanents du CNRST qui sont admis aux CAMES.

Oui KOETA/Burkina24

NDLR: le titre et de la Rédaction

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