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Burkina/Promotion du Moringa:  »Il nous faut mettre l’accent sur la question de la certification », Mamadou Ouattara, président de l’Union nationale des transformateurs du moringa


Il faut que les autorités Burkinabè œuvrent pour que nous disposions d’un laboratoire certifiant au Burkina Faso »

Mamadou Ouattara, le président de l’Union nationale des transformateurs du moringa au Burkina Faso, a bien voulu, nous accorder une interview dans laquelle, il mentionne les défis majeurs de la filière à relever pour le décollage du secteur. Homme engagé et sans langue de bois, ce transformateur passionné de l’or vert, a mis l’accent sur la question de certification qui doit être résolue pour donner toute la quintessence de la qualité du moringa du Burkina sur le marché international. Il évoque également la nécessité d’une organisation solide pour que la filière soit dynamique. Mamadou Ouattara n’occulte aucune de nos questions. Il salue au passage, la sagesse et l’ordre de discipline qu’incarne le nouveau président national de la filière pour la dynamisation de la filière moringa. Lisez plutôt !

Quel intérêt revêt la connaissance des règles de gouvernance chez les acteurs de la filière moringa ?

Mamadou Ouattara: Depuis un certain temps, la filière moringa avait besoin de se rendre plus professionnelle afin de pourvoir beaucoup d’emplois au profit de tous les acteurs qui sont intéressés par la promotion du moringa.
Ainsi , il s’est agi de faire en sorte que tous les acteurs se mettent au niveau d’information en apprenant les différents rôles et missions au sein de la faîtière.

C’est dire donc qu’il fallait travailler à obtenir également les documents auprès du législateur pour éviter d’être informel sans document. Il faut dire que la filière Moringa a été essentiellement mise en place par les deux principaux acteurs que sont les producteurs et les transformateurs parce que la chaîne de commercialisation n’était pas assez organisée pour le moment.

Par conséquent, il était temps d’aller sur une bonne charpente afin de pouvoir être mieux organisée en vue de décrocher des marchés nationaux et internationaux en bonne et due forme.
Cette charpente prend en compte le conseil d’administration qui est au sommet au plan national, le président national des transformateurs qui fédère les actions des transformateurs au plan national et le président des producteurs qui chapeaute les actions de l’ensemble des producteurs au plan national. Cela résout le souci selon lequel, on élit un président qui est obligé de tout faire parce que les acteurs ne connaissent pas leur rôle.

Comment vous entendez implémenter au niveau de la base cette architecture de la filière telle que vous la décrivez ?

Nous avons procédé à un sondage au niveau des membres au sein de nos structures pour connaître leur niveau de connaissance en matière de gouvernance. Nous avons questionné pour savoir les membres qui ont leur document afin de mieux les outiller et mieux les accompagner. Nous avons la pleine conviction qu’avec une bonne dose de bonne foi, les connaissances acquises en matière de gouvernance pourront produire des retombées positives sur le terrain sur le plan de la gouvernance de nos structures.

La FIMOB doit être dynamique . Comment vous vous y prenez donc?

La structuration dont il est question va avoir des répercussions positives et favorables à la dynamisation de la filière.
Ainsi, il y a lieu que le responsable initial qui a démissionné, fasse de façon sincère la passation de charges pour donner la liberté juridique à l’instance dirigeante.
En effet, c’est à partir du mois de mars 2025 que nous avons eu la confirmation du départ du premier responsable avec un écrit à l’appui. Il reste la passation de charges pour booster la restructuration de nos structures. C’est le premier acte à faire au regard du fait que tout le monde est confirmé à son poste. En faisant cela, c’est une manière de mettre à l’aise tout le monde. Nous pensons que cela doit figurer dans les recommandations que l’autorité devrait résoudre prioritairement.
Au niveau du conseil d’administration c’est une action conjointe du ministère de l’environnement et du ministère de l’économie et des finances qui doit intervenir pour la passation de charges. Il y a des actes à refaire et cela peut intervenir à partir de la passation de services. Je recommande vivement que nous allons très vite sur cette question pour que le blocus se lève.

Cette question de passation de charges est de quel ressort? Sa résolution relève t- elle de l’autorité ?

Cela est du rôle régalien de l’autorité. Tant que l’autorité n’intervient pour mettre de l’ordre dans ce sens, cela freine nos actions alors que le moringa est l’or vert du Burkina Faso, qu’il faut travailler à promouvoir.

Mamadou Ouattara , le président des transformateurs du moringa, présentant quelques produits transformés à base du moringa

Ce problème de structuration ne doit pas prendre le dessus sur la promotion de l’or vert comme vous l’avez dit. N’est ce pas?

Tout à fait. Nous devons résoudre cela rapidement pour aller de l’avant. Les défis à relever, c’est de travailler à ce que les Burkinabè puissent s’approprier le moringa. Qu’à cela ne tienne, le constat qui est fait actuellement est que les meilleurs marchés du moringa ne sont pas Burkinabè. C’est pourquoi, nous devons travailler pour une meilleure appropriation du moringa par les Burkinabè. Ainsi, la grande production va y aller de soi. Pour l’instant , les populations ne sont pas dans la consommation réelle du moringa . Ce qui nous fait dire que l’impérialisme comme l’a dit feu le capitaine Thomas Sankara, est aujourd’hui dans nos plats. Dans les supermarchés, les populations ne prennent pas le moringa du Burkina mais préfèrent prendre les tisanes chinoises. Nous devons travailler à relever ce défi.
C’est dire donc que nous ne devons pas laisser les questions de structuration, gripper le système de fonctionnement de nos structures pendant que des efforts sont faits pour faire décoller quelques entreprises dans le domaine du moringa.
Pour ce faire, de concert avec le ministère, nous devons travailler à ce que le Burkina soit leader dans la promotion du moringa.

Ne trouvez-vous pas propice que la dynamisation de la filière moringa peut bien rimer avec la révolution agricole amorcée sous le président du Faso , le capitaine Ibrahim Traoré?

Naturellement, il est très opportun d’amorcer les changements escomptés pour la valorisation du moringa. Il faut accélérer les choses au moment où tout le monde est dans une dynamique de discipline. Il ne faut pas perdre du temps. Par ailleurs, il faut noter que qu’il y a une certaine marge que l’autorité a donné aux producteurs de moringa. Si les promoteurs du riz dans les bas-fonds hésitent, les producteurs du moringa peuvent y aller faire la culture du moringa. Ce sont des opportunités que les autorités ont donné aux promoteurs du moringa et nous devons saisir la balle au bond pour aller avec une vitesse de croisière dans la production . Il y a malheureusement toujours des questionnements.

Vous avez un nouveau président à la tête de la faîtière.Comment vous comptez l’accompagner dans sa dynamique pour une meilleure promotion du moringa au Burkina?

Le nouveau président est un professionnel de l’environnement. Dans un ordre de discipline, nous sommes prêts dans les règles de l’art, à l’accompagner. Il a une position avancée en âge, en sagesse et il a l’ordre de discipline. Il est également dans la dynamique du rassemblement de tous les acteurs. Toute chose qui nous donne la facilité pour aller de l’avant avec lui .

Un mot pour clore notre entretien ?

Le marché du moringa est alléchant dit-on.
Mais, il faut dire que certains acteurs dans le domaine ne sont pas certifiés. Il faut mettre l’accent sur la certification de sorte que les produits qui seront issus du moringa au Burkina, soient compétitifs aussi bien sur le marché national que sur le marché international. La promotion du moringa n’est pas un travail de paresseux. C’est un travail qui recommande d’aller dans les actions sur le terrain. Si nous réussirons la certification de nos produits à base du moringa, nous serions en orbite sur le marché national et international. Nos actions doivent être dirigées dans ce sens. Nous demandons à nos autorités de nous accompagner dans cette dynamique pour l’acquisition de l’équipement adéquat pour la certification, gage de la compétitivité de nos produits. L’ Etat peut aider les acteurs en subventionnant par exemple l’acquisition de l’équipement de certification. Sinon au stade actuel, il n’y a que quelques entreprises qui ont la certification . Toute chose qui leur permet de compétir sur le marché international. Il faut un cadrage des coûts d’acquisition de l’équipement de certification. Dans le domaine du moringa nous en avons vraiment besoin. Il y a au plan national, la certification locale avec l’ABNORM mais au plan international il faut d’autres équipements dont le coût varie entre 1 à 3 millions FCFA.. Par exemple, le Canada aime bien le moringa du Burkina mais la condition est de certifier nos produits. Notre pays peut travailler à installer le laboratoire de certification au Burkina. Cela est nécessaire pour notre autonomie. L’autorité peut y penser en ponctionnant sur les ressources financières du pays afin de permettre que nos produits soient plus compétitifs au plan international.
Il y va de l’ intérêt de notre pays qui peut bien se positionner avec la promotion de l’or vert. Si nous dépendons de l’extérieur en matière de certification, nos produits vont pourrir toujours. Nous devons assurer notre souveraineté dans la valorisation de notre moringa en mettant l’accent sur la question de la certification . La dépendance ne va pas nous aider. *Il faut que les autorités Burkinabè œuvrent pour que nous disposions d’un laboratoire certifiant au Burkina Faso. Contacter Mamadou Ouattara au : 76560501

Interview réalisée par Somborignan Kissangoulé

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