.
.

L'actualité, en toute intégrité

.

Burkina Faso : une opération de « Casiers Vides en Appel » pour désengorger les cours d’appel


Le lundi, 11 août 2025, le Ministère de la Justice et des Droits Humains a donné le coup d’envoi de l’opération baptisée « Casiers Vides en Appel », un vaste programme destiné à désengorger la Cour d’appel de Ouagadougou et à redonner de la fluidité au traitement des affaires judiciaires. Ce chantier prioritaire ambitionne de réduire considérablement l’arriéré de plus de 1 200 dossiers en instance, avec pour cap une justice plus rapide, efficace et proche des citoyens.

Cette action s’inscrit dans un contexte où l’efficacité du système judiciaire est devenue un pilier essentiel pour consolider l’État de droit. Elle réunit l’ensemble des acteurs de la chaîne judiciaire — magistrats, greffiers, avocats, interprètes, personnels pénitentiaires — mobilisés pour combler le retard accumulé après des années de procédures à pas lents. Dès la première session, programmée du 11 au 14 août, une centaine de dossiers seront examinés dans les juridictions de Ouagadougou, Koudougou et Léo.

L’initiative ne se limite pas à une simple multiplication d’audiences. Elle reflète une volonté de transformation en profondeur, visant à rendre l’appareil judiciaire plus réactif et accessible. Quinze sessions correctionnelles sont également planifiées dans onze juridictions à travers le pays — Ouagadougou, Koudougou, Léo, Yako, Pô, Ouahigouya, Manga, Ziniaré, Kaya, Kongoussi et Djibo — selon une cartographie pensée pour rapprocher la justice des populations et garantir un traitement plus équitable.

Lors de la cérémonie d’ouverture, Dieudonné Bonkoungou, Directeur de la Justice pénale et du Sceau, représentant le Garde des Sceaux, a mis en avant la portée stratégique de ce dispositif. Il a rappelé que l’objectif est de « débarrasser la Cour d’appel des affaires, qu’elles soient anciennes ou récentes, afin d’assurer une justice plus rapide et accessible à tous ». Il a aussi souligné que cette opération s’inscrit dans un programme plus vaste de modernisation des juridictions.

La démarche répond à deux défis majeurs : la surcharge des tribunaux et la lenteur excessive des procédures, souvent perçue par les justiciables comme une forme d’injustice. En matière judiciaire, chaque délai prolongé alimente la frustration et mine la confiance. L’opération entend inverser cette tendance en prouvant que la justice peut agir avec célérité et équité.

Si les effets se font déjà sentir, l’effort se poursuivra jusqu’au 22 novembre 2025, date à laquelle les autorités espèrent avoir traité l’intégralité des 1 200 dossiers ciblés. Ce calendrier marque une étape importante vers une justice plus dynamique et plus performante. Toutefois, les spécialistes avertissent : il ne s’agit que d’un premier acte dans un processus plus vaste de rénovation du système judiciaire burkinabé.

Par cette initiative, l’État envoie un signal clair : la justice ne doit plus être perçue comme une institution distante, mais comme un service public agile et au service des citoyens. « Casiers Vides en Appel » n’est pas qu’une opération technique, c’est aussi un symbole d’engagement et de renouveau. Elle ouvre la voie à une justice plus humaine, plus proche, et surtout capable de répondre aux attentes d’une société en quête de stabilité et de confiance.

Share Button

Avis

  • Total Score 0%
User rating: 0.00% ( 0
votes )



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *