Il n’est pas rare de voir au marché de fruits et légumes des vendeurs de mangues faire le tri des mangues pourries et s’en débarrasser dans des zones autres que celles réservées à cet effet où se trouvent des bacs à ordures. Ce qui n’est pas sans conséquence pour les commerçants eux même, les clients et les riverains. Dans la matinée du mercredi 25 juin 2025, nous y étions pour constater les faits.
A l’entrée du marché de fruits et légumes de Bobo-Dioulasso, vendeurs, clients, parqueurs et chauffeurs de camions cohabitent dans un grand brouhaha. Mais, à côté d’eux, il y a aussi des mangues pourries qui, non seulement dégagent une forte odeur, mais aussi attirent des insectes empêchant les vendeurs de vendre à leur aise et dérangent les clients. Cette situation est presqu’insoutenable par tous. En effet, les vendeurs qui sont aux alentours du marché de fruits se plaignent de l’état désastreux de l’entrée du marché dû aux mangues en putréfaction. Ramata Sanou, une vendeuse de patates devant le marché de fruits nous explique que « les mangues pourries nous dérange beaucoup. Les mouches ne nous laissent pas tranquille et les abeilles nous pique à longueur de journée. Ce matin j’ai été piquée trois fois par les abeilles. On a parlé en vain. On leur dit de jeter dans les bacs à ordures car ça nous dérange. On n’a pas le pouvoir de tout nettoyer aussi par nous-mêmes. Chaque année, à la période des mangues c’est comme ça jusqu’à ce que les mangues se fassent rares. La poubelle n’est même pas pleine mais ils jettent par terre. Donc les autres aussi viennent jeter leurs ordures ». Elle ajoute même qu’après le marché et arrivée à la maison ses habits de la journée sentent très mauvais à cause des odeurs dégagées par le tas de mangues pourries. Plus loin, nous avons approché un grossiste de mangues à l’entrée du marché. Il nous explique que c’est comme ça à chaque saison pluvieuse. Il suggère de déplacer les bacs à ordures derrière le marché car c’est un espace grand qui peut être un lieu de stationnement pour les camions qui peinent à avoir de l’espace. Plusieurs sont du même avis que le vendeur de mangue. Salimata Salanga, vendeuse de choux dans le même marché, quant à elle explique que ça pue et que l’odeur les dérange beaucoup. « Ça sent très mauvais. Même des habitants aux alentours viennent jeter leurs ordures là-bas. Nous on balaie notre espace avant de nous installer mais si tu leur dis de faire l’effort de jeter dans la poubelle, ils nous disent que l’endroit est un lieu public. Ça nous dérange mais on n’y peut rien. Une seule personne ne peut pas parler au risque de créer la bagarre », dit-elle. Les mangues pourries ont été battues par la pluie au point où l’eau qui en découle dérange les passagers qui sont obligés de ralentir au risque d’éclabousser les piétons et les vendeurs. Nous avons également pris langue avec Florent Sawadogo, un gérant de boutique non loin du marché de fruits qui nous confie « qu’en cette période pluvieuse, les condiments et les mangues pourris nous dérangent énormément mais on les comprend car ils n’ont pas le choix car chaque jour on vient ramasser mais les bacs à ordures sont petits. Nous souhaitons que les autorités nous fournissent plus de bacs à ordures et des gardiens ou des forces de l’ordre pour mettre l’ordre et la discipline car ici au marché chacun est chef ».
Malgré l’implication de la commune de Bobo, rien ne change
La commune de Bobo-Dioulasso fait de son mieux pour assainir le marché. En effet, un Caterpillar fait le tour du marché en ramassant les tas de mangues en putréfaction. Dès que l’engin repart, les vendeurs de mangues reviennent jeter les mangues. Ce qui ralenti le processus d’assainissement. Toutefois, les autorités doivent observer plus de rigueurs tant dans le marché qu’aux alentours en vue de maintenir l’ordre et la discipline. Il est aussi essentiel pour nous, en tant qu’habitant, vendeur ou client du quartier de toujours jeter les ordures dans les bacs à ordures car laisser les ordures à même le sol, dans un lieu où nous passons toute la journée est très nocif pour notre santé. Les tas d’ordure dégagent des odeurs qui rendent la respiration difficile. Pourtant, c’est là que nous payons nos condiments pour la sauce, c’est là que nous payons du riz cuit chez la ‘‘Tantie’’ près du marché. Il est vrai que nous ne dormons pas au marché mais nous trimballons les ordures, les microbes et les maladies jusqu’à la maison. Soyons propres et commençons dès maintenant à ne plus jeter des ordures ni dans le marché ni dans les alentours. Ainsi, nous sauvons notre santé et celle des autres.
L’Express du Faso