La situation sécuritaire de plus en plus dégradante dans la région du Sahel, préoccupe le réseau INSP!R Afrique. Il a organisé à cet effet un atelier régional de réflexion sur le contexte sécuritaire en Afrique de l’Ouest les 12 et 13 novembre 2024 à Ouagadougou sous le thème « Crise sécuritaire et politique en Afrique de l’Ouest, défis et impacts sur les projets de développement ».
Cet atelier qui se tient dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest fait face à une montée des attaques terroristes, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger, a réuni les membres du CCF, les Alliés stratégiques, les Acteurs du PCTD-Belgique (ACV-CSCI – ANMC – WSM Bruxelles – MSI/BIS), les chargés pays, des personnes ressources et les Leads et Présidents des INSP!R nationaux du Bénin, du Burkina-Faso, du Mali, de la Guinée, du Sénégal et du Togo. Il permettra à INSP!R Afrique d’avoir une meilleure compréhension de la situation sécuritaire et politique dans la sous-région à travers une analyse du contexte et son impact sur les programmes de développement.
Il permettra également entre autres d’analyser le contexte sécuritaire global dans la sous-région, de connaitre les implications de cette double crise sécuritaire et politique sur la sous-région et sur les populations et surtout d’identifier et analyser l’impact de la crise sécuritaire et le contexte politique sur les bénéficiaires des programmes de développement et sur les différentes interventions de INSPIR au niveau national.
Dans son mot de bienvenue, Patrice Pamousso, président de INSP!R Burkina, s’est réjoui du choix du Burkina Faso pour abriter les travaux de cet atelier régional.
Il a remercié WSM et INSPIR-AO a cet effet et félicité les participants venus du Bénin, de la Guinée, du Mali, du Sénégal, du Togo dont la présence au Burkina malgré le contexte sécuritaire difficile témoigne de leur attachement aux valeurs de solidarité et de fraternité qui sont chères aux africains.
Cette présence, comme celle de tous les participants de l’extérieur, selon Aissata Aisha Soulama, présidente du CCF, est une victoire sur la peur, les alertes virtuelles qui amplifient les conséquences de la situation sécuritaire, sinon un message de soutien et de solidarité à l’endroit de INSP!R Burkina, du Burkina Faso et de tous les pays frères de la sous-région secoués par cette crise.
Pour elle, l’organisation de cet atelier offre l’occasion de mieux comprendre les défis sécuritaire et politique, d’adapter les actions afin de contribuer à l’amélioration de la situation sécuritaire et à l’atténuation des répercussions directes sur les projets de développement dans la région, exacerbant les inégalités socio-économiques et les déplacements de populations. Elle constitue une plateforme essentielle pour échanger des idées, partager des expériences et proposer des solutions pratiques afin d’intégrer la sécurité dans les stratégies de développement pour l’Afrique de l’Ouest.

Aissata Aisha Soulama, présidente du CCF
Dans cette dynamique, Aissata Aisha Soulama a exhorté à une coopération renforcée entre les États de la région, les partenaires internationaux et les organisations non gouvernementales pour garantir une approche holistique aux défis posés par l’insécurité.
Prenant la parole au nom du secrétaire Général de la CSI-Afrique, Anselme Amoussou, secrétaire général adjoint de la CSI-Afrique, a relevé que les moteurs de la situation sécuritaire de la région du sahel incluent la mauvaise gouvernance, les tensions ethniques et politiques, la compétition pour l’accaparement des ressources naturelles, la pauvreté et les impacts des changements climatiques.
A l’en croire, une approche multi acteurs et multilatérale est nécessaire pour renforcer la gouvernance, promouvoir un développement inclusif, résoudre les conflits liés aux ressources et améliorer la coopération régionale et internationale. Pour lui, les problèmes de gouvernance et de sécurité ont pour conséquences directes les menaces sur la vie des travailleurs, les risques pour les travailleuses, l’impossibilité d’accès à un travail sûr et décent, la migration, les déplacements forcés, l’augmentation de la pauvreté, le chômage des jeunes. C’est pourquoi dans cette situation, il a précisé que ce qui intéresse les travailleurs, c’est l’intersection entre la paix, la sécurité et les droits des travailleurs dans la construction d’un avenir résilient, paisible et juste pour l’Afrique.
Pour terminer, le camarade Anselme Amoussou a invité les syndicats à être des promoteurs de politiques globales qui s’attaquent aux causes profondes de l’insécurité, collaborer avec les gouvernements et la société civile pour des programmes de renforcement des économies locales, plaider et agir pour une collaboration syndicale transfrontalière afin de relever les défis majeurs de l’Afrique de l’Ouest et veiller à ce que les mesures de sécurité respectent les droits humains et les normes du travail décent.
John Leonel KABORE