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Production cotonnière au Faso: faut-il « jeter le bébé avec l’eau du bain ? »


A la suite des producteurs de coton qui ont manifesté dans le Tuy, les travailleurs de la Société des fibres textiles du Burkina (SOFITEX) sont eux-aussi sortis le jeudi 02 novembre dernier pour des revendications. Que se passe-t-il à la principale société cotonnière du Burkina? Est-on tenté de se demander. En attendant d’en savoir plus au cours de la conférence de presse qui sera donnée ce matin même par la Direction générale de la SOFITEX, il faut tout de suite faire savoir que ni les producteurs, ni les sociétés cotonnières et particulièrement la SOFITEX, n’ont intérêt à ce que l’or blanc connaisse des difficultés.

Quand la SOFITEX brandit les chiffres de production dans sa zone et le rang que le Burkina occupe sur la liste des pays africains producteurs de coton, c’est grâce aux producteurs. Quand dans sa zone de production, la SOFITEX constate que les meilleurs producteurs de coton sont aussi les meilleurs en céréales et même parfois en élevage, elle ne peut qu’être heureuse. Puisque, finalement, c’est elle qui fait le développement dans la zone. Peut-on donc imaginer un seul instant qu’une telle société remette des intrants de mauvaise qualité aux mêmes producteurs? Sans doute que non! C’est pourquoi, la Sofitex doit montrer patte blanche dans cette affaire d’engrais de mauvaise qualité. C’est aussi simple que cela. Puisque, au finish, c’est la confiance entre elle et les producteurs qui sera renforcée pour ensemble envisager des défis de production dans les prochaines années à venir. Tout comme les producteurs, les travailleurs qui revendiquent de meilleures conditions de travail sont dans leurs droits. C’est le rôle de toute organisation syndicale. Si le coton burkinabè est qualifié de meilleure qualité, c’est non seulement dû aux producteurs, mais également aux travailleurs qui constituent la deuxième mamelle de la production cotonnière au Faso. Quel intérêt la Sofitex a-t-elle donc à ne pas mettre ces mêmes travailleurs dans les meilleures conditions alors qu’elle le peut? Même si le contexte n’est pas le même, on peut aisément comprendre que la production cotonnière burkinabè est dans une période de relance. Exactement comme c’était le cas dans les années 1996. Car, après la brouille avec Monsanto, alors que le pays produisait depuis des années le coton transgénique, il fallait réadapter les pratiques, les bonnes. Surtout dans un contexte de changements climatiques difficilement maitrisables. Heureusement que, dans sa politique de relance, la Direction générale et son staff semblent avoir trouvé la meilleure formule qui a consisté d’abord à convaincre de la nécessité du retour au coton conventionnel et ensuite à engager à fond tout le monde. Ce n’est certainement pas le moment pour tous les acteurs intervenant dans la chaine de production du coton, de railler. Au contraire, les difficultés (qui ne manqueront jamais) ne peuvent trouver des solutions durables que dans un dialogue franc et sincère. Nul besoin de «se voiler la face». Nul non plus n’a intérêt à «jeter le bébé avec l’eau du bain».

Mountamou KANI/Express du faso

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