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Procès du pustch manqué au Burkina: « Achille Tapsoba a été à l’aile de la résidence présidentielle où se trouvait Diendéré …. », a expliqué le sergent Nobila Sawadogo 


 Le sergent Nobila Sawadogo et le caporal Abdoul Nafion Nébié étaient à la barre du tribunal militaire pour répondre de leur participation au putsch manqué de septembre 2015. Devant la juridiction, le sergent est resté « constant et sincère dans ses déclarations », selon le parquet et la défense.

Prévenu de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, de complicité de meurtre et de coups et blessures, le sergent Nobila Sawadogo n’a pas reconnu les faits mis à sa charge. D’emblée, il a dit s’incliner devant la mémoire des victimes, avant de souhaiter prompt rétablissement aux blessés et de prier que Dieu apaise les cœurs des parents des victimes. Puis, il a relaté que le 16 septembre 2015, après le rassemblement au camp Naaba-Koom II, il a fait des courses en ville entre 10 h et 15 h. Il rentrait chez lui vers 15h30 quand un civil l’a informé au téléphone que le président du Faso et le Premier ministre sont arrêtés.

Alors, après avoir informé ses proches, il s’est rendu en civil à la présidence du Faso pour savoir ce qui se passait. Son collègue G. Jean Yonli, l’a envoyé voir le major Eloi Badiel assis sous le hall et qui, sans répondre aux questions du sergent, l’a adjoint à de jeunes soldats pour garder la résidence. Interrogés par Nobila Sawadogo, ces jeunes lui ont confié que « des gens au conseil des ministres » sont à l’intérieur du bâtiment. C’est à ce  moment que le sergent Nobila « s’est rappelé de l’information du civil ». Le lendemain 17 septembre, lui et le caporal Léon Sow sont désignés pour renforcer la garde rapprochée du général Gilbert Diendéré.

Il a réclamé sa relève car le général est devenu PF

Quand il a appris que le général s’est proclamé président du Faso, le sergent Sawadogo dit avoir cherché, avec son coéquipier, à être relevés de cette garde, allant même jusqu’à « réclamer » cela au major Badiel. Le sergent et le caporal Sow ont eu la relève le 21 septembre vers 10 heures. Mais Nobila est resté au camp pour garder des armes que lui a confiées le major Badiel jusqu’au 27 septembre où, profitant de l’inattention de celui-ci, il dit être rentré chez lui.

Au matin du 29 septembre, il s’est rendu au camp 1178 (Camp Baba-Sy) d’où, le lendemain, il a été affecté à Kaya. Pour le parquet et le conseil de l’accusé, Me Flore Toé, les déclarations du sergent Nobila « sont sincères » et sont constantes depuis l’instruction. « Qui a rendu visite au général Diendéré pendant que vous étiez à sa garde ? », a demandé Me Yanogo de la partie civile. « Achille Tapsoba a été à l’aile de la résidence présidentielle où se trouvait Diendéré mais je ne sais pas s’ils se sont vus», a expliqué le sergent.

Coporal ou sergent Nébié?

Quid des manifestations et morts dues au maintien d’ordre par des soldats ? A cette question du parquet, Nobila a répondu qu’il ne sait pas s’il y en a eu car il n’allait pas en ville. « Pourquoi alors vous êtes-vous excusé d’emblée ? », a poursuivi le procureur. « Cela relève de la sensibilité humaine », a argué le sergent.

Après lui, le sergent Abdoul Nafion Nébié (caporal au moment des faits, mais détenait un diplôme de sergent), a aussi réfuté les faits. Poursuivi pour les mêmes faits que Nobila Sawadogo en plus de la complicité de dégradation volontaire aggravée de biens.

Il a soutenu que le 16 septembre, vers 14h-15h, il a appris qu’il y a quartier consigné et s’est rendu à son poste de garde au Conseil de l’entente. De là, s’est-il souvenu vaguement, il a été instruit les jours suivants d’aller ravitailler les pèlerins en partance pour la Mecque en pain et de participer à la rencontre avec le président sénégalais, Macky Sall et à des rassemblements au camp Naaba-Koom II. Il a nié avoir patrouillé en ville et a battu en brèche les déclarations de certains coaccusés selon lesquelles il a été à Zorgho et au studio Abazon.

Il a aussi estimé, au sujet de son voyage en Côte d’Ivoire avec Ali Sanou, Mohamed Zergo et d’autres personnes, que le parquet et les juges d’instruction ont confondu ses déclarations dans l’affaire Yimdi et celles dans l’affaire du putsch. De ce voyage, il dira qu’il n’a su que c’était une sortie du territoire burkinabè, qu’une fois à Léo. Il serait sorti parce que Ali Sanou et les autres disaient qu’il est suspecté dans le dossier du putsch.

Pour son avocat, Me Sanwidi, le parquet ne poursuit son client que sur la base des déclarations des coaccusés. « L’accusation est fragile », a-t-il conclu, surtout que les dépositions des autres prévenus qui chargent Nébié sont contradictoires et parfois niées par leurs auteurs. L’audition s’est poursuivie dans l’après-midi du lundi 23 juillet avec le soldat de première classe Eloi Lompo. Elle reprend aujourd’hui 24 juillet 2018. Sidwaya

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