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Niger: un humanitaire allemand kidnappé


Un patrouille, le long de la frontière entre le Mali et le Niger.La zone dite «des trois frontières» est devenue la plus brûlante du Sahel. Depuis le début de l’année, c’est à la croisée des territoires malien, nigérien et burkinabé que les affrontements éclatent le plus fréquemment entre les groupes armés, les organisations jihadistes, les armées nationales et les forces étrangères (françaises et américaines). C’est également dans cette région historique du Liptako-Gourma qu’un travailleur humanitaire allemand a été enlevé mercredi.

L’homme est un «employé expérimenté» de l’ONG internationale Help, qui emploie 440 salariés dans 24 pays. Au Niger, l’organisation fournit une aide médicale et alimentaire dans les camps de réfugiés. Le travailleur a été kidnappé en plein après-midi, à 30 kilomètres de la ville d’Ayorou, «alors qu’il rentrait d’une mission», a déclaré le préfet de la localité, qui l’avait rencontré quelques heures plus tôt. «Ils m’avaient informé de leur intention de faire un aller-retour. […] Lui et son chauffeur ont été interceptés par des individus armés à bord de quatre motos. Ils les ont passés à tabac, ils ont pris le Blanc et ils ont brûlé le véhicule», a-t-il raconté à l’Agence France-Presse. En octobre, Ayorou, situé à 200 kilomètres de la capitale, Niamey, et à 40 kilomètres de la frontière malienne, avait été visé par un raid jihadiste dans lequel 13 gendarmes avaient été tués.

La région est une zone de repli pour l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS), dirigé par Adnane Abou Walid al-Sahraoui. Le jihadiste a prêté allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi en 2015, à l’apogée du califat syro-irakien. La franchise sahélienne de l’EI, considérée comme moins puissante que sa concurrente «historique», Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), a revendiqué plusieurs attaques contre des casernes ou des gendarmeries de la zone des trois frontières. C’est également ici que ses combattants ont tué quatre soldats américains et quatre militaires nigériens dans une embuscade, le 4 octobre 2017.

Mais jamais, jusqu’à présent, l’EIGS n’a revendiqué de rapt d’Occidentaux. Un humanitaire américain, Jeffery Woodke, avait été enlevé en octobre 2016 à son domicile, dans la région voisine de Tahoua, sans que ses ravisseurs se manifestent publiquement. Aqmi, qui a rejoint l’an dernier une coalition de groupes jihadistes régionaux (le Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin ou «Jnim»), est en revanche suspectée de détenir cinq autres otages occidentaux, dont la Française Sophie Pétronin, 75 ans, qui est apparue dans une vidéo diffusée le mois dernier par l’organisation.liberation

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