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Massacre de populations à Yirgou: entre le gouvernement et le Collectif , qui ne dit pas la vérité?


L’image contient peut-être : 4 personnes, personnes assisesEntre le gouvernement et le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés, il y a quelqu’un qui ne dit pas la vérité. Pour quelles raisons? Au début du massacre ce 1er janvier, on a parlé d’une douzaine de morts. Quelques jours après, on est passé à 46 morts. Officiellement, ce sont les chiffres du gouvernement qui a pris des mesures pour soutenir les familles des disparus en les logeant dans des campements et en leur fournissant de quoi survivre en attendant.

Puis est né le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés. Il organise une première marche de protestation à Ouagadougou et à Dori, la capitale du Sahel. Ensuite, une autre marche de protestation à Bobo-Dioulasso. Tout en donnant des chiffres suffisamment plus élevés que ceux donnés jusque-là par le gouvernement. Dans un premier temps, on a entendu parler de 70 morts, et lors de sa toute dernière conférence presse tenue ce vendredi 1erfévrier à Ouagadougou, le Collectif a donné le chiffre effroyable de 210 personnes tuées. Cette fois-ci, il est même allé plus loin en indiquant que ce qui s’est passé à Yirgou a été prémédité, minutieusement planifié et exécuté. Mais, selon le Collectif, jusqu’à présent, aucune arrestation, aucune action visant à punir les auteurs de ces actes qui sont bien connus, n’a été entreprise par les autorités. C’est pourquoi, ses membres et une partie de l’opinion estiment qu’il y a complicité quelque part; en tout cas tout au moins un refus de punir!

De son côté, le ministre de la Sécurité Ousséni Compaoré, estime qu’il faut se méfier des chiffres. N’est-ce pas que ceux-ci peuvent être manipulés? Ce qui n’est pas faux. Seulement l’écart entre les chiffres du gouvernement et ceux du Collectif est si grand qu’on est en droit de croire qu’entre les deux, quelqu’un ne dit pas toute la vérité. Alors que tout le monde sait qu’il est plus facile pour le gouvernement de vérifier les chiffres que donne le Collectif. Et ce serait d’ailleurs mieux pour lui d’y aller maintenant et tout de suite! Car, si jamais à la fin des enquêtes, il s’avère que le Collectif a dit vrai, le gouvernement se retrouvera dos au mur et aura à donner les raisons pour lesquelles il a dissimulé les vrais chiffres. Ce qui va véritablement entamer sa crédibilité. Au moment où lui-même demande aux Burkinabè de lui faire confiance et de l’accompagner dans sa mission!

En effet, les Burkinabè d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes que ceux d’il y a une dizaine d’années auxquels on pouvait cacher certaines choses. Ils veulent et peuvent tout savoir. Autant leur dire à chaque fois, non pas ce qu’ils veulent entendre, mais la vérité. Du reste, la vérité soulage parfois mieux que la justice qui parfois, prend plus de temps. Il est aujourd’hui évident qu’aucun gouvernant ne peut gouverner sur du faux, sur du mensonge. Ceux qui croient le contraire seront toujours surpris par la tournure des événements. Autant se dire la vérité et aller à l’essentiel.

Dabaoué Audrianne KAN

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