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Liberté provisoire pour Djibrill Bassolé : des Organisations de la société civile ont manifesté pour marquer leur désapprobation


Au lendemain de l’annonce de la liberté provisoire accordée à Djibrill Bassolé, des Organisations de la société civile ont manifesté pour marquer leur désapprobation. Ce 11 octobre 2017 à Ouagadougou, de la place de la révolution à la hauteur de la vitrine du bronze, elles ont crié leur colère, sans pouvoir arriver au tribunal militaire où les manifestants voulaient se rendre, puisque toute la zone était quadrillée par les forces de l’ordre.

Ce n’était pas la foule des grands jours. Des leaders d’Organisations de la société civile avaient appelé dans la nuit du 10 au 11 octobre, via les réseaux sociaux, leurs militants à sortir ce 11 octobre 2017. Ils entendaient ainsi protester contre la libération annoncée de Djibrill Bassolé, incarcéré dans le cadre du Coup d’Etat de septembre 2015.

Très tôt ce matin toute la zone autour du tribunal militaire était interdite à la circulation. De l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud, les forces de défense et de sécurité étaient visibles.

A la place de la Révolution, une poignée de manifestants, avec en tête des leaders de certaines Organisations de la société civile. Ils ont marché, environ 150 mètres, scandant des slogans hostiles ’’aux juges pourris’’, ’’corrompus’’. Le parti au pouvoir MPP et son gouvernance ’’Mouta Mouta’’ ont également eu pour leurs comptes.

A la hauteur de la barricade dressée à la vitrine du bronze, les quelques manifestants ont dû rebrousser chemin. ’’Nous avons appris hier que la justice militaire a libéré Djibrill Bassolé, nous sommes sortis manifester notre désapprobation face à cette forfaiture que nous appelons une foutaise’’, a tempêté Hervé Ouattara, du Collectif africain pour la renaissance (CAR). Il regrette le manque de communication autour de cette liberté provisoire. “ Il y a beaucoup de choses qui sont reprochées à Djibrill Bassolé, nous voulons savoir si c’est fondé ou pas (…) il faut quand même un peu de communication autour de cette question pour que l’on puisse comprendre ce qui se passe. Cette liberté est une insulte au peuple burkinabè et nous ne saurons l’accepter”.

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Serge Bambara, alias Smockey, un des leader du Balai Citoyen

“Que ce gouvernement ait un peu de respect pour la morale, la justice et pour ce peuple qui l’a porté au pouvoir. Nous ne pouvons avoir un gouvernement qui tangue. Nous voulons un gouvernement ferme sur ces questions de justice”, a pour sa part noté Serge Bambara, alias Smockey, un des leaders du Balai Citoyen. Pour lui, il faut donc sortir crier son indignation, venir sur le terrain, squatter, rester déterminés et soudés, parce que, a-t-il poursuivi, “nous ne pouvons tolérer que ceux qui sont à l’origine de l’assassinat de nos frères et sœurs de lutte , soient remis en liberté, pour quelque raison que ce soit”.

Avant Djibill Bassolé, plusieurs personnes détenues dans le cadre du dossier du putsch avaient pourtant bénéficié de liberté provisoire sans que cela ne fasse autant de vagues. Pourquoi tant de récriminations cette fois ? Pour Smockey, “il faut reconnaître que tous les prisonniers ne se valent pas. C’est une vérité”. A l’entendre, par rapport au degré d’implication de Djibrill Bassolé dans le coup d’Etat, il est un prisonnier important qui peut entrainer la libération d’autres , encore plus importants comme Diendéré.

“Nous comprenons bien la manœuvre, elle ne passera pas”. Même si cette liberté est dite provisoire, l’activiste estime que c’est juste une parade pour soustraire l’ancien ministre des affaires étrangères à la justice. “Nous avons des raisons de douter, au vu de ce qui se trame dans le pays, de la mobilisation à l’extérieur et la tentative de faire en sorte que ce monsieur échappe à la justice, nous ne pouvons l’accepter”.

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Hervé Ouattara

Hervé Ouattara lui, estime que c’est un plan savamment préparé qui est mis en exécution. “Comme vous savez, le dossier du putsch sera appelé au tribunal militaire le 25 octobre prochain, pourquoi c’est maintenant que l’on veut provisoirement le libérer. On a l’impression que c’est un deal politique qui est en train de se tramer. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase”, a regretté le président du CAR.

En liberté provisoire ou toujours en prison, les leaders des OSC demandent à la justice de se hâter dans le jugement du dossier du Coup d’Etat. “Nous n’avons pas que cela à faire , nous balader sur le goudron, ce n’est pas un plaisir pour nous”, a laissé entendre l’artiste Smockey.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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