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Kénya: les farouches opposants ont donné la leçon


Une fois de plus, le Kenya vient de donner une belle leçon. «Mon frère et moi nous nous sommes réunis pour dire que ces dissensions s’arrêtent ici. Nous avons besoin de sauver nos enfants de nous-mêmes. Nous refusons de laisser notre diversité tuer notre pays. Nous refusons d’être les leaders par lesquels la nation kenyane échouera»; propos de Raïla Odinga, l’opposant kenyan au président Uhuru Kenyatta le 9 mars 018 après une rencontre qui a surpris tous les observateurs, rencontre qu’il a eue avec son adversaire politique.

«Ce pays est plus important que tout individu. Et pour que le Kenya s’unisse, les leaders doivent s unir. Ils doivent être capables de parler de leurs différences, de ce qui mine la nation, de ce qui cause nos divisions ethniques». Propos du président Uhuru Kenyatta après la même rencontre surprise.

Ainsi, les deux principaux opposants kenyans ont-ils décidé de mettre fin aux interminables crises qui secouent le Kenya à chaque élection et qui, naturellement, non seulement divisent les populations, mais font toujours de nombreux morts. Du reste, ces manifestations freinent le développement du pays puisqu’aucun investisseur ne viendra dans un pays en crise. Après la première leçon de la Cour suprême qui avait annulé les résultats du premier tour de la dernière élection présidentielle et ordonné sa reprise, voilà que les deux plus farouches opposants, ceux à cause de qui tout cela était arrivé, ont décidé, sans médiation apparente, de fumer le calumet de la paix, en mettant l’intérêt de la nation au delà de tout.

En mettant les intérêts du pays en avant, les deux opposants ont compris que le pays demeure, mais que les hommes passent. Avant eux, il y a eu des présidents et des dirigeants. Mais la nation kenyane est restée. Après eux, il y aura d’autres présidents et d’autres dirigeants. A qui ils doivent léguer le pays. En prenant donc leurs responsabilités, ils ont aussi compris qu’il leur faut laisser un héritage digne aux générations suivantes. Pour cela, ils doivent être des exemples auxquels les futures générations kenyanes voudraient se référer. C’est ainsi qu’on devient grand homme; c’est aussi ainsi qu’on entre dans l’histoire. En tout cas, Uhuru Kenyatta et Raïla Odinga font partie de ces hommes et entrent désormais dans l’histoire de leur pays.

Si et si seulement leur exemple pouvait inspirer d’autres dirigeants ou leaders politiques qui ne font que dans la haine, l’intolérance, l’exclusion et la division pour mieux régner! Cet exemple donné par les deux leaders politiques kenyans pouvait bien servir dans des pays comme le Burkina Faso où depuis des années, les hommes politiques ont pratiquement pris en otage des populations innocentes qui n’aspirent qu’au développement et au bien-être social et économique. Rien, absolument rien, ne vaut pour un homme, politique surtout, s’il n’a pas su à un moment donné de son parcours donner de bons exemples auxquels son peuple peut se reconnaître ou s’inspirer. Le Burkina Faso est à un tournant si important de son histoire que les hommes politiques devraient prendre toutes leurs responsabilités. Même s’ils ne veulent pas entrer dans l’histoire, au moins, qu’ils mettent les intérêts du peuple au-dessus de tout.

Dabaoué Audrianne KANI

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