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Dialogue politique au Burkina: c’est Roch qui en tire les dividendes


Le dialogue politique a eu lieu, en huit jours. Les conclusions sont tombées comme prévu. Les politiciens qui ont l’habitude de se quereller, de boycotter ou de claquer les portes quand ils ne sont pas d’accord sont restés disciplinés jusqu’à la fin du dialogue. Les consignes qui ont été données pour encadrer ce dialogue ont été, à tout point de vue, respectées. La preuve est qu’aucune information n’a filtré du début jusqu’à la fin des échanges. Comme si les uns et les autres étaient effectivement conscients qu’ils jouaient l’avenir de la nation. Au finish, c’est le président Roch Marc Christian Kaboré et sa majorité qui en tirent les dividendes. D’abord pour avoir eu l’initiative du dialogue politique qui a regroupé autour de lui les principaux acteurs de la scène politique nationale. Ensuite, le fait de l’avoir effectivement tenu est un courage politique, car ce n’était pas gagné d’avance. Même si des dispositions semblaient avoir été prises pour le réussir. Enfin, les conclusions auxquelles les participants ont abouti lui permettent de dérouler son agenda politique. Jusqu’à 2020 et même au-delà car, le dispositif tel qu’il est, lui donne beaucoup de chance de rempiler pour un second mandat. Toutes les élections (présidentielle, législatives et municipales) seront organisées comme prévu, conformément à l’agenda électoral connu de tous avant même le dialogue.

Sur les questions d’intérêt national comme la sécurité, les acteurs politiques ne pouvaient qu’accorder leurs violons. Ce sont des questions si évidentes que nul ne peut refuser d’en parler et de faire des propositions de solutions. C’est le cas par exemple de la sécurité, de la cohésion sociale, du vivre-ensemble, de l’incivisme, de l’autorité de l’Etat, de la réconciliation nationale, des revendications sociales. D’ailleurs sur ces points, les participants n’ont fait que des recommandations et pris quelques résolutions qui ne sont pas de véritables propositions nouvelles.

Finalement quand on lit et relit les conclusions de ce dialogue politique entre majorité et opposition (CFOP), on se demande fort à propos s’il valait réellement la peine. Parce que, en dehors de quelques points qui relèvent d’ailleurs du bon sens, on n’apprend rien de nouveau, sorti de ce dialogue. Sur pratiquement tous les points inscrits à l’ordre du jour, le consensus a été trouvé. Tout de même bizarre pour des politiciens! Est-ce vraiment parce que tout le monde avait la même visionsur ces questions avant le dialogue ? Si c’est bien le cas, tant mieux. Mais, pourquoi donc tenir un dialogue?

Cependant, comme il fallait (forcément) trouver un point de désaccord, on en a trouvé un: la carte consulaire. L’opposition veut qu’en plus des autres documents de votation, les Burkinabè de l’extérieur puissent l’utiliser pour voter. Ce que la majorité ne veut pas parce qu’elle n’est pas convaincue de sa fiabilité. Et comme les points non-consensuels sont reversés dans le panier des réflexions, on va donc poursuivre la réflexion. Autrement dit, les Burkinabè de l’extérieur ne voteront pas avec la carte consulaire, même si elle est biométrique. C’est ainsi que font les politiciens.

Dabaoué Audrianne KANI

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