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Décès de Johnny Halliday: la France est triste


Décès Johnny Halliday: Souvenir souvenir

La France est triste. Coup sur coup, elle a perdu en l’espace de 48 heures deux de ses personnalités préférées ; elle n’avait pas encore fini de pleurer Jean d’Ormesson, «rock star des lettres françaises » décédée à 92 ans dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 décembre 2017 qu’une autre rock star tout court s’éteignait à son tour la nuit de mardi à mercredi :  Johnny Halliday, Jean Philippe Smet à l’état civil, est en effet mort  d’un cancer du poumon dans sa résidence  de Marne-la Coquette qu’il avait décidé de regagner voilà un mois après une hospitalisation d’une semaine pour détresse respiratoire. Il avait 74 ans.  Déjà en 2009 il était tombé dans le coma. On l’a parfois donné pour mort mais c’était toujours pour le voir « ressusciter » sur scène. « La première fois que je suis mort,  je n’ai pas aimé ça » dira-t-il plus tard. On ne sait pas si ce coup-ci il va « aimer ça », mais il semble que ce soit désormais irréversible.

 Avec lui disparaît une des icônes de la chanson hexagonale, la seule « vraie méga star » de ces cinquante dernières  années . Un demi-siècle durant, cet artiste transgénérationnel aura fait danser et chantonner des générations entières au rythme de ses tubes planétaires, en tout cas dans l’espace francophone. On se plaisait toujours à seriner « Le pénitencier », « Il y a quelque chose de nous au Tennessee », « Que je t’aime », « Oh Marie, si tu savais », « Souvenir souvenir », « Allumez le feu », « Noir, c’est noir »  et tant et tant d’autres morceaux devenus cultes.  Au total, l’enfant de la balle originaire de Belgique aura vendu 110 millions d’albums, obtenu 40 disques d’or et 8 victoires de la musique, des chiffres à vous donner le tournis.

Comme pour l’académicien nonagénaire, on rivalise de  superlatifs pour évoquer la mémoire de celui qui, plus qu’un chanteur, a fini par être une marque déposée, un label et, comme tel, savamment protégé et entretenu par la bête de scène  qu’il fut et les nombreux intérêts qui gravitaient autour de cet homme à femmes ; une idole à qui on pardonnait presque toutes ses  frasques ; un monstre sacré qu’il faisait bon avoir à ses côtés quand on était homme politique ; un interprète  dont on savourait la voix métallique qui électrisait les foules lors des quelque 3250 concerts qu’il aura donnés en presque 60 ans de carrière, de ses débuts à l’Escale de Laroche–Migennes le 16 avril 1960  à  l’Olympia en passant par  Bercy, le stade de France, le Zénith,  le Parc des princes, le Champ de Mars…

Quid de l’Afrique où Johnny a fait se trémousser les jeunes des années 60-70 de Bamako à Abidjan, de Dakar à Ouaga, de nombreux musiciens en herbe faisant leurs premières armes dans le métier en reprenant certaines de ses œuvres matinées de twist et de jerk ?  Sur le continent, c’est une trentaine de concerts que J.H. à donnés, notamment au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Maroc, en Afrique du Sud, au Sénégal, en Tunisie.  Il serait cependant exagéré d’affirmer que le genre yéyé de Johnny fut très populaire à l’image de rythmes du cru comme la rumba  ou le ziglibiti hier, le ndombolo, le bachégué, le zouglou, le coupé-décalé ou la musique mandingue aujourd’hui qui remplissent les pistes de danse de nos villes et campagnes.

Et le Burkina dans tout ça ? Si sur le site officiel de l’artiste, la capitale burkinabè figure parmi les villes où il a presté, de nombreuses sources concordent à dire qu’il n’a jamais mis les pieds ici, pas plus en Haute-Volta qu’au Burkina. Ou plutôt si ! Mais juste en escale à l’aéroport de Bobo comme le rappelle un vieux de Sya (lire page 25). On se rappelle par contre que Laetitia, l’épouse du musicien depuis une vingtaine d’années, celle  qui a recueilli son dernier souffle, séjourna au Faso en 2008. Ambassadrice de l’UNICEF, elle avait en effet passé une semaine au pays des hommes intègres, souvent à l’intérieur du pays, dans le cadre d’actions humanitaires en faveur notamment des femmes et des enfants, et dans des localités telles Ouahigouya, on se souvient encore de son passage.

Souvenir souvenir, et puisqu’il n’avait pas que des fans et des groupies qui se pâmaient littéralement à chacune de ses sorties, on se souviendra  également de cette mémorable passe d’armes entre Johnny et Antoine.

«Tout devrait changer tout le temps

Le monde serait plus amusant

On verrait des avions dans les couloirs de métro

Et Johnny en cage à Medrano» avait chanté ce dernier dans «les élucubrations d’Antoine». Réplique sèche plus tard de l’intéressé dans une de ses chansons emblématiques, «cheveux longs idées courtes».

Mais qu’on l’ait aimé à en perdre haleine ou qu’on ait été insensible à son talent, le fils du comédien Léon Smet ne laissait personne indifférent, car, résume le président Emmanuel Macron reprenant un des opus fétiches  du Elvis Presley français, « l  y avait en nous quelque chose de Johnny». Salut, l’artiste !

 l’Observateur paalga

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