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Cour royale de Maasmè : Napoaka Ziiri, une femme au palais d’Issouka


Issue d’une famille princière de Villy (Centre-Ouest), son village natal, Thérèse Kaboré deviendra par mariage une « femme » d’Issouka. Son leadership et son engagement feront d’elle, depuis le 3 février 2007, la « Napoaka Ziiri », la ministre du développement de Naaba Saaga 1er, le chef coutumier d’Issouka (Koudougou).
Pierre angulaire dans la tradition moaga, la femme, est à l’origine de l’histoire des mossé. Et selon Naaba Saaga 1er, le chef de Issouka (Koudougou), des questions importantes ont, toujours nécessité le point de vue d’une femme. «J’ai pris donc la décision, après concertation avec les notables, d’octroyer un poste ministériel à une femme», a déclaré le chef coutumier. Napoaka Ziiri, née Thérèse Kaboré, siège ainsi depuis le 3 février 2007, au Conseil du Palais de Maasmè, en qualité de ministre du développement auprès de cinq homologues masculins. A un jet de pierre de la cour royale, accompagné de Sam Naaba Sigri (ministre des Affaires étrangères), nous sommes chaleureusement reçus au domicile de Napoaka Ziiri. La taille imposante, le teint noir, coiffée de son bonnet de responsable coutumier, et le pagne « ganga » plié en quatre pendant sur l’épaule gauche, elle affiche un air décontracté. Son chapeau laisse entrevoir sur les bords, des cheveux blancs. « Je n’ai plus mes forces d’antan. Mais, le Ciel soit loué, je suis témoin d’un nouveau monde que j’appréhende sous l’angle de la responsabilité », confie-t-elle. A plus de 70 ans, Naaba Ziiri n’a rien perdu de ses facultés. « Malgré le poids de l’âge, elle est toujours sollicitée au palais et dans les environs pour des sujets importants. Elle joue pleinement son rôle de chef coutumier », soutient le Sam Naaba. A peine, commencions-nous à satisfaire notre curiosité que notre hôte s’enquiert de l’objet de notre visite… Née princesse de Villy, il y a plus de 70 ans, Vongunogo Thérèse Kaboré n’a pas eu la chance d’être scolarisée.
La  bergère devenue «Pagb-naba»
Bergère dès l’enfance, elle quittera, une fois l’âge nubile atteint, la garde du troupeau pour devenir une « épouse » d’Issouka. Mère de cinq enfants,  avec dix petits-fils, Thérèse Kaboré se voit coller  très tôt le surnom de « pagb-naba » (littéralement chef des femmes, en langue mooré). Membre active au sein de sa congrégation (opération coup de balai, entretien de l’édifice religieux, manifestations religieuses, etc.), elle est également l’interlocutrice principale des femmes sur diverses autres questions sociales. « Celle qui est venue au monde la tête basse, comme l’indique son nom, Vogunogo, est aujourd’hui très respectée des femmes d’Issouka. C’est une dame qui rassemble», témoigne Marguerite Nana, une habitante d’Issouka. Quant à ses collègues, ils saluent la clairvoyance de leur « patron à tous », le Naaba Saaga 1er. Pour lui, les inquiétudes suscitées par ce choix « osé » font place aujourd’hui à davantage de sérénité avec en toile de fond, l’avènement de diverses opportunités pour le village d’Issouka. Bref, Napoaka Ziiri est un leader né. Son nom de guerre (Ziiri, en mooré) se traduit, d’ailleurs, par charisme, rayonnement, etc. A l’instar de ses collègues, la responsable coutumière joue aussi un rôle prépondérant dans les affaires sociales et traditionnelles (rites, festivités du Nabasga,etc.) d’Issouka. Actrice infatigable du développement de sa localité, elle dit travailler, jusqu’à son dernier souffle, pour plus d’amour et de paix entre les filles et fils d’Issouka. Pour  Naaba Saaga 1er, Napoaka Ziiri joue pleinement son rôle de ministre du développement. Selon lui, son « activisme » a franchi les frontières d’Issouka. « Depuis son intronisation,  elle est devenue une référence dans la ville de Koudougou », affirme-t-il.
Rémi ZOERINGRE.Sidwaya
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