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CAMEG : halte aux manipulations égoïstes


Depuis son arrivée au pouvoir, un point capital du programme du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré est et demeure la gratuité des soins chez les femmes enceintes et chez les enfants de 0 à 5 ans. Le succès de cette ambition repose essentiellement sur la CAMEG qui malgré son statut d’ASSOCIATION, œuvrant dans un domaine aussi règlementé qu’est l’importation et la distribution des produits pharmaceutiques, reste un instrument de la politique sanitaire nationale au service des populations. La CAMEG est également le partenaire privilégié de l’Etat dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative de Bamako et est donc à juste titre, placée sous la tutelle technique du Ministère de la Santé.

Les difficultés observées dans la mise en application de ce volet du programme présidentiel étaient essentiellement liés aux différentes crises qui ont secoué cette structure. On se souvient que pour permettre à l’institution de véritablement jouer son rôle d’acteur de la santé publique,  un consensus avait été trouvé entre acteurs de la crise et a permis la nomination d’un administrateur provisoire dont les prérogatives étaient entre autre :

-la relecture des textes de la CAMEG ;

-le recrutement d’un nouveau DG.

Dans le cadre de la relecture des textes et ce, en toute transparence et en toute objectivité, des acteurs ont été associés pour produire un document qui puisse répondre aux attentes réelles des objectifs assignés à la CAMEG tout en respectant la règlementation pharmaceutique en vigueur.

Malheureusement, de nombreux observateurs et des acteurs concernés par la question ont constaté un leadership du PREMIER MINISTERE sous la houlette de son Secrétaire Général, dans la conduite des opérations jusqu’à la définition des Termes de référence (TDR) pour le recrutement du futur Directeur Général ; ceci en violation flagrante des textes qui définissent le Ministère de la Santé comme la tutelle technique, mais aussi du consensus qui a prévalu à la sortie de crise.

Pire, les différentes contributions pour mieux peaufiner les TDR de recrutement n’ont pas été prises en compte au mépris des efforts, des énergies et des réflexions consentis par les acteurs associés.

Au regard de ce constat, des interrogations méritent d’être posées :

-pourquoi l’intervention subite du PREMIER MINISTERE dans l’appropriation des missions de l’administrateur provisoire ?

-pourquoi le dépôt des dossiers à la primature ?

-pourquoi la mise à l’écart de la tutelle technique qu’est le Ministère de la Santé dans tout ce processus ?

-pourquoi la publication d’un TDR avec des conditions biaisées comme le plafonnement de l’âge à 57 ans ?

-pourquoi un cabinet international indépendant n’a pas été sélectionné pour ce recrutement ? Du reste,  c’est le mode choisi par les autres pays de l’ACAME (Association des Centrales d’ Achat des Médicaments Essentiels) pour recruter le DG d’une centrale d’achat.

Toutes ces interrogations laissent présager une influence énorme de cette institution à travers son SG dans ce processus, occultant ainsi toute transparence dans le mode de recrutement du futur DG de la CAMEG.

En effet, les termes de référence (TDR) tels que présentés dans l’avis d’appel à candidature sont complètement biaisés, non objectifs et clairement taillés sur mesure .Visiblement, à travers ces TDR, on sent qu’une main souterraine et à l’insu du ministère de la Santé, est en train de manœuvrer pour faire échec au programme présidentiel en matière de santé (gratuité des soins surtout). Il est alors difficile d’occulter le tripatouillage des TDR établis par les services techniques à partir de la synthèse de plusieurs documents à savoir : document de l’ACAME, document produit par le syndicat des pharmaciens etc….

Ainsi, laisser ces TDR tripatouillés en l’état actuel des choses, c’est juste pour retenir un candidat déjà connu et en même temps pour sonner la mort prochaine de la CAMEG parce que personne ne peut prévoir les conséquences d’une telle action de tripatouillage.

Pire, Ouaga la rumeur accuse le SG et ses acolytes, de travailler actuellement pour ramener la présidence du Conseil d’Administration de la CAMEG ainsi que son ancrage institutionnel au premier Ministère.

De tout ce qui précède, il serait sage de ne plus chercher à allumer encore le feu à la maison CAMEG parce que les Burkinabè qui ont beaucoup applaudi le consensus qui a mis fin à la crise, attendent beaucoup de ce programme présidentiel surtout en matière de santé à travers le volet gratuité.

  • Halte aux manipulations égoïstes
  • Vive la transparence

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

 Oscar Badoum

Economiste de la santé

Le titre est de la Rédaction

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