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Burkina: vile polémique entre gouvernement/syndicats


Le gouvernement, à travers son Secrétaire général adjoint et du Conseil des ministres a refusé de délivrer un récépissé à l’Unité d’action syndicale (UAS) qui organise le 16 septembre prochain des marches et une grève sur toute l’étendue du territoire. Pour justifier son refus, le SG adjoint a produit les dispositions d’une loi de 1960 qui dispose que le préavis de grève ou de manifestation doit respecter 15 jours francs avant toute action. Si l’on doit s’en tenir à cette loi (si elle est toujours en vigueur), les manifestations du 16 septembre n’auront pas lieu.

En conférence de presse le mardi 10 septembre alors que la réponse du gouvernement se baladait sur les réseaux sociaux, Bassolma Bazié et ses camarades de l’Unité d’action syndicale ont déclaré qu’ils ne sont pas concernés par cette lettre. Aussi, ont-ils conclu que la manifestation prévue le 16 septembre aura bel et bien lieu. Ils ont, à leur tour, brandi d’autres textes qui, selon eux, définissent les conditions d’organisation et de tenue de manifestations.

À l’analyse, on en déduit que soit les deux n’ont pas les mêmes textes, soit quelqu’un est de mauvaise foi. Si c’est le gouvernement, c’est extrêmement grave car, en sa qualité de producteur des textes, il doit être le premier à les connaître et à les respecter. Si c’est Bassolma Bazié et ses camarades, ils ne sont pas excusables car ils ne peuvent pas défendre les libertés syndicales et démocratiques, lutter contre la corruption et l’impunité et en même temps ignorer les textes qui fondent leur lutte.

Aussi, ce qui pourrait être considéré de polémique et qui risque de se terminer devant le juge, est indécent et vil. Car si le gouvernement recule devant sa décision qu’on peut estimer qu’elle est bien fouillée et soutenue par des textes en vigueur, il y a problème. Ce sera un manque d’autorité qui peut constituer un précédent. Autrement dit, si l’autorité elle-même ne se respecte pas, elle ne peut demander à personne de la respecter. En revanche, si l’Unité d’action syndicale venait à avoir raison, cela voudrait dire que les reproches qui sont faites au gouvernement se justifient. Car personne ne peut comprendre qu’un gouvernement responsable méconnaissance ses propres textes. Si c’est juste une décision pour saboter la manifestation, c’est le contraire qui aura été servi. Mieux, les syndicats et leurs sympathisants sauront désormais qu’ils ont la main et sont sur le bon chemin.

Dans tous les cas, d’ici là, on saura qui du gouvernement ou de l’Unité d’action syndicale foule au pied les lois de la République.

Dabaoué Audrianne KANI/

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