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Burkina: « une année scolaire ni blanche ni noire 2019-2021 » selon Dabaoué Audrianne KANI


Le gouvernement a enfin tranché. Tous les élèves en classe d’examen vont composer. Tandis que l’année est terminée pour ceux des classes intermédiaires. Des mécanismes sont prévus pour les faire passer en classe supérieure. Quant aux enseignants, ils sont tous réquisitionnés pour terminer l’année scolaire. Une décision sans doute sage, qui était attendue depuis longtemps. Car désormais, même si la maladie à Coronavirus est en net recul, chacun sait sur quel pied danser et peut donner à cette année, la couleur qu’il veut. Dans tous les cas, le gouvernement a évité de prendre des risques dont les conséquences ne pourraient pas être pardonnées par la majorité des Burkinabè. Le plus difficile de cette décision, c’est comment le gouvernement va-t-il parvenir à faire reprendre les cours par les enseignants qui étaient dans un élan de manifestations solidaires avec les autres fonctionnaires du public sur la suppression de l’Impôt unique sur les traitements et salaires, le rétablissement des coupures et des suspensions de salaires. Les organisations syndicales des enseignants vont-ils se désolidariser du reste des organisations syndicales de la Fonction publique ?
Quant à l’année scolaire 2020-2021, elle va débuter exactement comme si le Coronavirus n’avait pas existé, même si les cours débuteront par des modules sur la maladie. Question sans doute de permettre aux apprenants de mieux comprendre et d’appliquer les mesures-barrières qui, en réalité, sont des mesures d’hygiène corporelle que chaque individu doit adopter. Pour protéger son entourage et se protéger lui-même. Encore faut-il que les Burkinabè acceptent de les respecter.
Et c’est à ce niveau que pourrait se poser toute la question, car depuis que la maladie connaît du recul, les Burkinabè dans leur grande majorité ont repris leurs vieilles habitudes. Le port du cache-nez est en train de devenir de plus en plus rare, même dans les lieux publics. Les regroupements de personnes ont repris à l’occasion des mariages, des baptêmes, des funérailles, des prières et des cérémonies coutumières. La distanciation sociale n’est plus respectée. Il se trouve même des personnes qui envisagent d’organiser des manifestations pour exiger la levée du couvre-feu parce que leurs affaires en pâtissent. Comme quoi, le Burkinabè est bien amnésique.
Ce peuple courageux qui a toujours su opposer à toutes les adversités des réponses appropriées qui ont fait sa renommée, est en train de tomber bas. Tellement des gens veulent céder à la facilité par le retour à des vieilles habitudes qu’ils savent pertinemment, n’étaient pas les bonnes.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la maladie à Coronavirus est venue nous rappeler la nécessité de nous adapter à toutes les situations ; même les plus imprévisibles. Autrement dit, cette maladie doit constituer un nouveau point de départ dans la perception facile que nous avons toujours eue de certaines questions nationales. Plus que jamais, le slogan «plus rien ne sera comme avant » devrait avoir tout son sens. En sera-t-il ainsi ? Pas si sûr, car les Burkinabè veulent le changement, mais ils ne sont pas du tout prêts à changer.
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