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Burkina Faso:Sale temps pour des maires de communes?


Les populations ont tout simplement fermé la mairie de Moussoudougou dans la province de la Comoé et remis les clés à la gendarmerie, a rapporté notre confrère Fasozine. Parce que les populations ne veulent pas qu’il fasse construire une école sur un terrain où existe déjà un verger. Autrement dit, les populations pensent que le maire peut trouver un autre endroit pour faire construire l’école au lieu de détruire le verger. Voici tout le problème de Moussoudougou. Mais, si on va plus loin, on trouvera qu’il y a des questions de leadership ou de politique en l’interne.

A Ouagadougou, c’est la mairesse de l’arrondissement 3, Rainatou Savadogo, qui est dans le pétrin. Les conseillers municipaux «veulent sa tête». Une motion de défiance a même été déposée à ce sujet. Elle devrait avoir été examinée lundi 6 novembre. Mais, selon des sources proches d’elle, elle n’a pu l’être faute de quorum non-atteint. Pour la deuxième fois, elle échappe la destitution. Jusqu’à quand va-t-elle pouvoir tenirsi en moins de deux années d’exercice, elle a fait deux fois l’objet de tentative de destitution ? Ailleurs, dans d’autres communes, rurales comme urbaines, ce n’est pas le parfait amour entre les conseillers municipaux. Qu’ils soient de la majorité ou de la minorité, c’est en chiens de faïence qu’ils se regardent. Les uns accusant les autres de travailler seuls, tandis qu’eux-mêmes ne font rien pour faire décoller le développement local pour lequel ils ont été élus. Les tensions sont donc perceptibles partout et peuvent à n’importe quel moment déboucher sur des situations d’instabilité locale. En effet, ils sont encore très peu, les conseillers municipaux qui ont bien compris le rôle qui est le leur dans les exécutifs locaux. Un conseiller municipal, c’est d’abord celui qui est en contact permanent avec les populations à la base, qui l’ont mandaté. C’est aussi celui qui leur rend compte des décisions du conseil municipal, afin que celles-ci participent au développement de leur localité. Être un conseiller municipal, est à la limite, un sacerdoce…politique. C’est servir sa communauté et non se servir. Tant que dans les communes, les conseillers municipaux n’auront pas compris ce rôle, il leur sera difficile d’assurer d’abord la cohésion en leur sein et ensuite d’amorcer de véritables actions de développement.

C’est pourquoi, au regard de la situation actuelle, le ministère de tutelle doit intensifier les formations. Beaucoup de conseillers municipaux sont arrivés là où ils sont, sans le minimum de connaissances sur les textes régissant la décentralisation au Burkina Faso. A leur décharge, on peut certainement dire qu’ils ne sont pas responsables des actes qu’ils posent. En outre, tant que certains n’auront pas compris que le temps de la politique est passé, et qu’il faut s’unir et travailler pour le développement, ce sera peine perdue. Malheureusement, le perdant dans tout cela sera le président Roch Marc Christian Kaboré. Puisqu’en vérité, c’est lui qui a été élu; c’est lui qui doit rendre compte aux Burkinabè.

Dabaoué Audrianne KANI/Express du Faso

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