On va tout voir ici au Faso! Selon notre confrère L’Evènement, des «insurgés» font payer de l’argent à certaines personnes qui voudraient avoir une audience avec le chef de l’Etat ou certains ministres. Point barre! Même si on dit que la chèvre broute là où elle est attachée», il y a tout de même certaines herbes que «la chèvre doit éviter de brouter au risque de se retrouver à l’abattoir. Autrement dit, il y a des «mangers» qu’on ne mange pas, pour parler simple. Parce qu’ils sont bien amers. Malheureusement, dans notre cas, et toujours selon notre confrère, le président a tout simplement sermonné les fautifs. Ce qui veut dire en français facile que malgré cette lourde faute, ces gens-là continuent de travailler à la Présidence et auprès du président du Faso. Pourvu qu’ils ne recommencent plus. Quelle bonté!
Aussi, quand quelqu’un va dire que nous sommes des pays de merde, on va encore se plaindre. En effet, la Présidence du Faso incarne la vertu, l’unité nationale, la très bonne gouvernance. Là-bas ne devraient travailler que des personnes de très bonne moralité, honnêtes et irréprochables à tout point de vue. S’il est aussi avéré que la sanction infligée à ces personnes a été tout simplement verbale, il y a de quoi craindre pour la suite. Autrement, cela voudrait dire qu’il y a impunité et que ces gens-là ne s’arrêteront pas en si bon chemin. Car si la sanction, après avoir monnayé des audiences du président du Faso, doit être tout simplement un sermon, il y a de quoi recommencer, et naturellement, avec une autre stratégie.
En même temps, se pose cette question de savoir que si c’est comme cela que ça se passe à la Présidence du Faso, qu’en est-il dans les autres institutions et administrationsoù on gère des deniers publics? Quand en est-il dans les ministères où on gère de gros dossiers? Véritablement, au Burkina Faso, la morale a foutu le camp. Si bien que certains sont prêts à pactiser ou à dîner avec le diable, à vendre mère et/ou père, juste pour avoir de l’argent. C’est pourquoi, la sanction devait être à la hauteur de la faute commise pour donner l’exemple. Monnayer des audiences du président du Faso est extrêmement grave; si bien qu’on ne devrait plus permettre à de tels individus de planer devant le palais présidentiel.
Cette question amène une autre qui consiste à dire qu’il faut mettre les hommes qu’il faut à la place idoine. Parce que la Présidence du Faso, comme bien d’autres institutions, c’est l’image de toute la nation. Du reste, en ces temps de terrorisme exagéré, qu’est-ce qui prouve qu’on n’aurait pas pu faire rentrer chez le président du Faso des terroristes? Ne serait-ce que pour inspecter les lieux et préparer d’éventuelles attaques? En toute chose, comme celle-ci, il faut toujours donner l’exemple et le bon. Et il revient au président de le donner, avec fermeté.
Dabaoué Audrianne KANI/l’Express du Faso
