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Banque agricole du Faso :  »Une bonne nouvelle », selon le syndicat de l’agriculture


Le Syndicat national des travailleurs de l’agriculture (SYNATRAG) a salué, ce vendredi 20 avril 2018, à Ouagadougou, la décision du gouvernement de créer une Banque agricole, mais a émis quelques réserves notamment sur sa gestion et l’accès des petits producteurs aux prêts bancaires.

Le gouvernement veut mettre à la disposition du monde rural une institution bancaire pour financer ses activités. Le Syndicat national des travailleurs de l’agriculture (SYNATRAG) s’en est réjoui, ce vendredi 20 avril 2018. «C’est une bonne nouvelle, elle est la bienvenue parce que l’une des difficultés du secteur agricole, c’est l’accès au créditde financement», a dit le Secrétaire général, Richard Somé.

Néanmoins, le syndicat a émis quelques réserves notamment sur la gestion de la banque et l’accès des petits producteurs aux prêts bancaires. Excepté la création de la Banque agricole du Faso, le SYNATRAG a peint un tableau sombre de la gestion du secteur agricole et du département en charge de la question. Il a décrit une politique agricole presqu’inexistante, sinon «incapable de satisfaire les besoins alimentaires des populations».

Conséquence, le monde rural «navigue à vue»; les autorités, en panne de vision prospective, «tâtonnent»; les projets et programmes agricoles sont «mal définis et inadaptés». La campagne agricole 2017/2018 est des plus catastrophiques avec un bilan céréalier déficitaire dans 22 provinces, et le gouvernement tend la main à la filière coton. «Il est beaucoup plus nécessaire que l’Etat se penche sur l’approvisionnement en denrées alimentaires. Subventionner la production cotonnière c’est bien, mais se pencher sur la question céréalière est encore mieux», a soutenu M. Somé.

Aussi «les autorités du ministère manquent de gouvernance vertueuse… Le clientélisme et le favoritisme sont devenus la règle d’or au sein du ministère», a ajouté M. Somé. Ce qui explique, selon le syndicat, les contreperformances du département. Richard Somé a dépeint des conditions de travail «déplorables» au sein du ministère qui frisent «la surexploitation, le mépris».

Il en a voulu pour preuve, les sorties de terrain d’appui-conseil des producteurs. Sur 2053 agents enregistrés en 2017, 1158 n’ont pas de motos de service. «Ils utilisent leurs propres motos, acquises à cout de crédit, pour effectuer des missions du ministère», a témoigné le SG du SYNATRAG. 80% des 895 engins disponibles sont défectueux.

Aussi; les directions provinciales «n’ont aucun budget», parce que 90 à 95% des fonds alloués au développement agricole sont utilisés au niveau des structures centrales pendant la majorité des activités se mènent sur le terrain. «Les directions régionales bénéficient juste d’un crédit délégué qui est d’ailleurs insignifiant et ne permet pas de doter les agents en moyens nécessaires pour effectuer les activités», a dénoncé Richard Somé. Sidwaya

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