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Angela Merkel aux Burkinabè : «Il faut dire non à la division»


En séjour à Ouagadougou, la Chancelière allemande, Angela Merkel, a échangé, le jeudi 2 mai 2019, avec les étudiants de l’université Joseph-Ki-Zerbo.

Durant 40 minutes, la Chancelière allemande, Angela Merkel, a eu des échanges sans langue de bois avec les étudiants de l’université Joseph-Ki-Zerbo, le jeudi 2 mai 2019 à Ouagadougou. Les discussions ont porté principalement sur la sécurité, le développement, la coopération au niveau de l’éducation et la situation de la femme au Burkina Faso. Répondant à la question d’un étudiant sur la provenance des armes des terroristes, elle a affirmé que beaucoup d’armes proviennent de la Libye. «L’Allemagne n’exporte pas d’armes dans ce pays. Malheureusement, beaucoup d’armes y circulent de façon illégale. C’est pourquoi, nous devons trouver une solution pour la Libye. Il faut que les armées africaines soient bien équipées», a souligné Mme Merkel. Elle a poursuivi que la «dégradation» de la situation sécuritaire au Burkina Faso est liée partiellement à la crise en Libye. «Dans ce pays, il y a un Etat fragile. Voilà pourquoi c’est une zone où proviennent beaucoup d’armes», a relevé la Chancelière.

«Nous reconnaissons notre responsabilité en Libye»

Pour vaincre les «forces du mal», a-t-elle indiqué, il faut que la force conjointe du G5 Sahel et particulièrement l’armée burkinabè soit mieux équipée pour affronter les terroristes.
Quant à la question de savoir si l’Allemagne reconnaissait sa responsabilité dans la détérioration de la situation militaire en Libye, elle a répondu par l’affirmative. En effet, Mme Merkel a reconnu la responsabilité de son pays, parce qu’il a voté pour une intervention militaire en Libye en soutien à son allié français. Une intervention qui, selon elle, avait été décriée par l’Union africaine. «Nous reconnaissons notre part de responsabilité dans la situation actuelle en Libye. L’Union africaine nous avait déconseillé une intervention militaire à l’époque», s’est-elle confessée.

Pour ce qui concerne le domaine éducatif, la Chancelière a rassuré qu’elle va œuvrer à trouver davantage d’universités allemandes partenaires pour le Burkina Faso. «Il existe déjà des partenariats entre les universités allemandes et celles du Burkina. Peut-être qu’on trouvera encore d’autres partenariats entre les différentes universités, parce que ce sont ces partenariats qui permettent d’organiser des échanges entre les chercheurs. Cela ouvre aussi des opportunités de formation», a affirmé Angela Merkel. En réponse à un étudiant qui a déploré le fait que le baccalauréat (BAC) burkinabè ne soit pas reconnu en Allemagne, la Chancelière a fait savoir que même le BAC français n’est pas accepté dans son pays. «Ce que nous pouvons faire, c’est de travailler avec l’institut Goethe ou le service d’échanges universitaires allemand pour voir les différences les plus importantes afin d’avoir une égalité au niveau de la reconnaissance des diplômes», a-t-elle proposé.

Se réconcilier

A la question de savoir quelle leçon donnée au peuple burkinabé pour sortir de la crise qu’elle vit actuellement, la dirigeante a déclaré que le pays des Hommes intègres a une société civile «très forte». C’est pourquoi pour elle, la société civile et les populations doivent s’impliquer dans l’instauration d’une véritable politique de développement. Déjà, elle a encouragé le peuple à se réconcilier et à se tourner vers l’avenir. Mme Merkel a déploré le fait qu’au Burkina Faso, les terroristes soient arrivés à monter les communautés les unes contre les autres. «Il faut être tolérant, ne jamais croire qu’une ethnie est supérieure à l’autre. Il faut dire non à cette division que veulent semer les terroristes entre les ethnies. Il fut un temps où la France et l’Allemagne étaient considérées comme des ennemis naturels. Mais nous sommes arrivés à surmonter ce sentiment pour cheminer ensemble dans l’Union européenne», a rapporté Angela Merkel.

A propos de la politique de développement, elle a indiqué que c’est la première fois qu’un Chancelier allemand visite le Burkina Faso. Pour elle, cela est la preuve que l’Allemagne s’intéresse à l’Afrique de l’Ouest tout comme la France. Et d’ajouter que Paris et Berlin sont complémentaires. Elle a aussi soutenu que son pays mise plus sur le développement. «Nous nous concentrons sur l’éducation, l’agriculture, le secteur de l’eau et la réhabilitation des sols. Nous sommes moins présents dans le domaine de la sécurité. Mais nous sommes en train de renforcer notre présence dans la zone», a-t-elle précisé.

Des hommes plus responsables

Pour ce qui est de la situation de la femme au Burkina Faso, la Chancelière pense qu’il faut avoir un équilibre entre les hommes et les femmes. Pour elle, ce juste milieu s’impose partout dans le monde et au Burkina Faso. «J’ai échangé avec les représentants d’organisations non gouvernementales engagés dans la défense des droits de la femme. Je me félicite de l’existence du droit de vote, avec les quotas qui stipulent qu’il doit y avoir 30% de femmes sur les listes», s’est-elle réjouie.
A l’entendre, les femmes doivent s’intéresser aux sciences appliquées telle la physique et aux métiers classiques. Pour y arriver, elle estime qu’il faut que les hommes changent de mentalité. Cela suppose, selon elle, que ces derniers doivent être prêts à assumer plus de responsabilités au sein de la famille. Sidwaya

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