Les informations captées par les services de renseignements indiquaient clairement, qu’une opération de déstabilisation devait avoir lieu le 30 août, et les Généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé devaient être libérés et placés « en lieu sûr » Précisément « au quartier Zone du bois, peut-on lire dans les colonnes du bimensuel courrier confidentiel, dans sa parution N°163 du 10 septembre qui fait des révélations sur l’affaire Safiatou Lopez, activiste de la société civile. Mme Lopez a été interpelée par la Gendarmerie Nationale dans la nuit du 28 août 2018, après compte-rendu fait au Procureur du Faso d’éléments qui faisaient état de son implication possible dans une tentative de faire évader des détenus de la Maison d’arrêt et de Correction des Armées (MACA), rappelle le journal d’investigation.
Le courrier confidentiel révèle également que sur les fiches des services de renseignements, il y avait une autre alerte rouge : des militaires, acquis à la cause, devaient destituer le président du Faso Roch Kaboré et proclamer ‘’une période transitoire ».
Des éléments du service carcéral de la MACA approchés par l’un des acteurs du plan d’évasion
Les évènements se sont accélérés le 29 août selon le récit du Courrier confidentiel. « L’un des acteurs présumés de cette affaire, Mamadou Drabo, qui serait, selon les premiers éléments de l’enquête, celui qui était chargé de recruter les gens pour l’opération, avait rendez-vous avec un soldat à Palace hôtel, à Ouaga 2000. Mais à la dernière minute, il change de décision. La rencontre aura plutôt lieu dans le quartier Cissin, à quelques encablures de la station Petrofa. II devance son interlocuteur sur les lieux. Et se met un peu à distance pour le voir venir. Il s’est probablement dit que cela lui permettrait d’éviter toute surprise désagréable, Et il n’avait pas si tort. Très vite, il se rend compte qu’il y a quelque chose de suspect. Le soldat, qui devait arriver seul, semble être avec une autre personne. Drabo, sentant venir le danger, décide de ne pas rester à cet endroit. Il démarre, passe devant la Maison de de culture Jean-Pierre Guingané, et se dirige vers la cité communément, appelé 75e anniversaire » peut-on lire dans le bimensuel d’investigation avant de poursuivre « le soldat qui l’a aperçu, au moment où il partait, décide de le suivre. Et c’est finalement vers le nouveau siège de la radio Savant FM, dans l’arrondissement 6, qu’il le rattrape. Mais celui qui semblait accompagner le soldat s’est apparemment « volatilisé ». Le présumé recruteur jette un coup d’œil furtif mais ne l’aperçoit pas, il engage alors un entretien avec son interlocuteur qui serait l’un des gardes de la MACA. Les deux hommes avaient déjà pris langue lors de certaines visites de Mamadou Drabo dans cette prison militaire. Selon des sources proches de l’enquête Drabo s’y est plusieurs fois rendu pour voir un militaire de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’adjudant-chef Moussa Nébié dit Rambo détenu dans le cadre d’une autre affaire celle du coup d’Etat de septembre – 2015. »
« Et à ce qu’on dit, Mamadou Drabo, aurait tenté d’attirer certains éléments du service, carcéral de la MACA dans le projet. Cette présumée infiltration devait permettre de faciliter la libération de prisonniers. Les premiers éléments de l’enquête indiquent qu’ils promettaient à ces interlocuteurs cinquante millions de franc CFA pour chacun, dont une avance de 25 millions. Le reste devant être géré avant la fin de l’opération. Mais le plan en construction n’a pas vraiment fonctionné. L’information est finalement parvenue à I’ ANR qui a décidé d’infiltrer le groupe », rapporte le journal.
A en croire cette enquête menée par le courrier confidentiel, la libération des prisonniers devrait suivre un schéma précis : recrutement 4 éléments de la garde à la MACA « profiter de l’heure de la relève entre les équipes pour ouvrir les cellules, neutraliser sans coups de feu les autres gardes et faire sortir les prisonniers ». Safiatou Lopez a nié en bloc lors de son audition, les faits qui lui sont reprochés. Synthèse Mohamed Nakanabo/Radio Oméga